Histoire de la Libye

Tripoli (Libye) - du 24 novembre au 25 novembre 2004


La Cyrénaïque, à l'ouest, fut colonisée par les Grecs au VIIe siècle av. J.-C. Durant le Ier siècle avant notre ère, les trois régions qui forment l'actuelle Libye -Tripolitaine, Cyrénaïque et Fezzan- passèrent sous domination romaine. Elles furent reconquises par les Byzantins à partir de 533.

En 641, les Arabes, conquirent la Cyrénaïque puis la Tripolitaine, progressivement islamisées. Les conquérants musulmans ne parvinrent jusqu'au Fezzan qu'en 666. En Cyrénaïque et en Tripolitaine, comme en Algérie, les Berbères s'opposèrent aux Arabes.

En 1551, après plus d'un siècle durant lequel s'étaient multipliées les dynasties locales, la Cyrénaïque et la Tripolitaine passèrent sous suzeraineté ottomane. Tripoli et les ports côtiers devinrent des bases pour les corsaires turcs qui écumaient la Méditerranée et contrôlaient le commerce avec le Soudan. Les puissances européennes intervinrent à plusieurs reprises contre les pachas de Tripoli. Dès le milieu du 19ème siècle cependant, la confrérie des senoussis, dont le fondateur al-Sanusi avait fondé la première zaouïa en Cyrénaïque en 1843, était à la tête d'un véritable État indépendant dans le désert Libyque.

Les senoussis allaient diriger la résistance contre les Italiens, qui entreprirent de conquérir la Libye en 1911. L'Empire ottoman renonça à ses droits sur la Libye en 1912, mais la conquête italienne, qui concernait également le Fezzan, ne fut achevée qu'en 1932.

Durant la Seconde Guerre mondiale, la Libye, qui contrôlait l'accès vers l'Égypte et le canal de Suez, à l'est, et la route terrestre vers l'Afrique du Nord française, à l'ouest, fut le théâtre de combats intensifs entre puissances de l'Axe et Alliés. En juillet 1942, le maréchal Rommel, à la tête de l'Afrikakorps, après avoir reconquis la Cyrénaïque, était parvenu jusqu'à El-Alamein, en territoire égyptien. La VIIIe armée de Montgomery mena la contre-offensive. Le 23 janvier 1943, Tripoli était prise par la VIIIe armée, rejointe par les troupes françaises du général Leclerc, qui avaient mené la campagne du Fezzan. Les troupes de l'Axe repoussées de Libye, la France et la Grande-Bretagne se partagèrent le contrôle du pays. Des garnisons françaises demeurèrent établies dans le Fezzan jusqu'en 1955.

Le 21 novembre 1949, l'Assemblée générale des Nations unies approuva une résolution en faveur de l'indépendance libyenne par la signature du traité de Paris. Les Britanniques administrent alors la Tripolitaine.

Le 24 décembre 1951, la Libye devient indépendante après décision de l'ONU, sous le règne de Idriss 1er. El-Beida devient, à l'Est, la ² deuxième² capitale du pays de 1951 à 1969. Tripoli est ainsi quelque peu marginalisée sous la Monarchie. C'est également le début de l'explosion démographique de Tripoli et de son extension rapide. Le 1er décembre 1969, prise de pouvoir par Muammar Qaddafi qui redonne à Tripoli son statut d'unique capitale. Syrte, dont est originaire Muammar Qaddafi et où ce dernier aime à résider, devient par ailleurs un deuxième centre politique.

Le nouveau pouvoir libyen entame des pourparlers pour une union avec l'Égypte et le Soudan. Celle-ci est conclue en 1970, mais demeure lettre morte. L'année suivante, une tentative de fédération de l'Égypte, de la Libye et de la Syrie échoue. L'union avec l'Égypte, décidée en 1972, ne se maintint que deux ans. Les alliances, nouées successivement avec la Tunisie, en 1974, puis avec le Tchad, en 1981, connaissent le même destin éphémère.

Les interventions de la Libye au Tchad, où Qaddafi revendiquait la bande d'Aozou, riche en uranium et en manganèse, provoquèrent les premiers heurts avec les pays occidentaux : en 1983, l'armée française arrêta les troupes libyennes qui étaient venues en renfort de l'armée de Goukouni Oueddeï et menaçaient N'Djamena. La Libye se maintint cependant dans le nord du territoire tchadien.

En 1977, Qaddafi proclame la Jamahyria, État des masses. En 1981, deux avions de chasse libyens furent abattus par l'armée américaine alors qu'ils survolaient le golfe de Syrte, que la Libye considérait comme faisant partie de son territoire. En 1985 et 1986, une série d'actes terroristes (détournement d'un paquebot italien, attentats à Vienne, à Rome et à Paris) étaient perpétrés en Europe, dont la Libye fut tenue pour responsable. Après qu'en mars 1986 le golfe de Syrte eut été le théâtre d'un nouvel affrontement entre armée libyenne et marine américaine, les États-Unis bombardèrent Tripoli et plusieurs sites militaires. Des ressortissants libyens furent mis en cause par les institutions judiciaires française et britannique sans que la Libye acceptât de les extrader. En 1992, un embargo aérien et militaire était décidé par le Conseil de sécurité des Nations unies.

Le conseil de sécurité vote la levée des sanctions internationales contre la Libye le 12 septembre 2003 – sanctions décidées en 1991, qui avaient été suspendues en 1999 ; cette décision fait suite au constat par le Royaume-Uni et les Etats-Unis qu'un accord est intervenu entre les autorités libyennes et les avocats représentants les victimes de l'attentat contre l'avion de la Pan Am tombé sur la localité de Lockerbie en Ecosse le 21 décembre 1988. La Libye a reconnu sa responsabilité dans cet attentat. La France de son côté vote cette levée des sanctions, car un accord-cadre a été conclu la veille sur une indemnisation additionnelle par la Fondation Qaddafi des victimes de l'attentat contre le vol UT 772, tombé dans le désert du Ténéré (Niger) le 19 septembre 1989.

Le 19 décembre 2003, la Libye annonce qu'elle renonce à ses programmes de recherche sur des " armes de destruction massive " jusqu'ici tenus secrets. Cette décision ouvre la voie à une série de contrôles et le démantèlement des matériels existants, mais aussi à une complète normalisation de leurs relations avec la Libye.

Un accord est conclu le 9 janvier 2004 entre les représentants de victimes de l'attentat contre le DC 10 d'UTA, salué immédiatement par une déclaration conjointe des ministres des affaires étrangères français et libyen, qui définissent de nouvelles orientations pour les relations entre les deux pays, décidés à développer leur dialogue politique et leur coopération économique, culturelle et technique, à œuvrer au développement du continent africain.

Le 2 mars 2004, à l'ouverture du Congrès général du Peuple, le colonel Qaddafi annonce le souhait qu'a, à présent la Libye de participer au processus euro-méditerranéen de Barcelone. Le 23 avril 2004, quelques jours avant un voyage du guide de la révolution à Bruxelles, la plupart des sanctions économiques américaines contre la Libye sont levées. Sur le plan européen l'Union européenne a intégralement levé le 11 octobre 2004 l'embargo militaire avec la Libye.





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