Sommet franco-britannique - document -déclaration sur l'Afrique (Londres)

SOMMET FRANCO-BRITANNIQUE

SOMMET FRANCO-BRITANNIQUE


LANCASTER HOUSE, 18 NOVEMBRE 2004


DÉCLARATION SUR L'AFRIQUE


Présentation


1. La coopération franco-britannique en Afrique, lancée à Saint-Malo en 1998, a contribué avec succès à la consolidation des relations entre la Grande-Bretagne et la France et au renforcement de leur capacité à soutenir le développement de l'Afrique. Nous réaffirmons aujourd'hui notre volonté politique commune de poursuivre et d'intensifier cette coopération.


2. Notre coopération bilatérale a un autre objectif : soutenir et renforcer la contribution de l'Union européenne à un meilleur avenir pour l'Afrique. Nous réaffirmons aujourd'hui notre volonté de nous consacrer à cet objectif. Les deux plans d'action lancés aujourd'hui sur le développement et la criminalité organisée soulignent notre volonté de concrétiser nos engagements.


Questions générales


3. L'année 2005 sera cruciale pour l'Afrique à bien des égards.


Le Sommet de l'ONU qui se tiendra en septembre dressera le bilan des progrès accomplis concernant la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement..


Les premières évaluations par les pairs vont s'achever, il s'agit d'une étape importante dans la mise en oeuvre du NEPAD.


Les ministres de l'OMC se réuniront en décembre à Hong Kong, étape importante pour le programme de Doha pour le développement.


L'année sera aussi marquée par de nouveaux progrès dans l'évolution de l'Union africaine et des organisations régionales du continent.


4. Nos deux pays ont pris l'engagement d'intensifier leur action en faveur du développement de l'Afrique. Pour faire en sorte que l'Afrique demeure vraiment une priorité de l'action internationale en 2005, le Premier Ministre Tony Blair a promis de mettre l'accent sur l'Afrique lors du sommet du G8 l'année prochaine, et cette proposition a été accueillie favorablement par le Président Chirac. Avec le plein soutien de la France, le Premier Ministre a également créé la Commission pour l'Afrique qui est chargée de recenser de nouvelles modalités d'appui au développement de l'Afrique par la communauté internationale.


5. Nos deux pays continueront de travailler en étroite concertation avec la Commission pour l'Afrique. Nous le ferons en étroite coopération avec le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) et l'Union africaine, notamment par l'intermédiaire du Forum pour le partenariat avec l'Afrique, et avec nos partenaires de l'Union européenne et du G8.


6. La paix et la sécurité sont des conditions indispensables du développement durable. Nos deux pays reconnaissent l'importance de constituer les capacités africaines de prévention, de gestion et de règlement des conflits. Nous soutenons le rôle fondamental de l'Union africaine, dans le cadre de la Charte des Nations Unies, et la mission qui a été confiée aux organisations régionales, telles que la CEDEAO, dans l'établissement d'une architecture de paix et de sécurité.


7. Au cours de l'année écoulée, les organisations africaines ont mené à bien des opérations de soutien à la paix dans des pays tels que le Liberia, la Côte d'Ivoire, le Burundi, la République centrafricaine et le Soudan (Darfour). La Grande-Bretagne et la France continueront de soutenir les opérations en cours ainsi que le renforcement durable des capacités africaines de promotion de la paix et de la sécurité, incluant la montée en puissance de la Force africaine en Attente. Nous continuerons d'améliorer et de coordonner notre soutien bilatéral à cet effet, et nous travaillerons ensemble pour renforcer la contribution de l'E, notamment par l'utilisation de la facilité de paix pour l'Afrique, et en concluant prochainement le plan d'action de la PESD pour l'Afrique.


8. Nous soutenons la constitution des nouveaux groupements tactiques de l'UE déployables rapidement, que nous souhaitons rendre opérationnels dès que possible en 2005. Ces groupements tactiques permettront à l'UE d'agir rapidement en cas de crise en Afrique, permettant à l'UA ou aux Nations Unies de préparer une intervention de plus long terme.


9. Nous sommes tous deux déterminés à ouvrir nos marchés aux producteurs africains et à nous employer à obtenir un résultat ambitieux et équilibré pour le programme de Doha pour le développement, dans le cadre de l'OMC, qui offre aux pays en développement, en particulier aux pays les plus pauvres, de réels atouts pour leur développement. Nous encouragerons notamment tous les pays développés et les principaux pays en développement à accorder un accès en franchise de droit et de contingent à tous les produits des pays les moins avancés (PMA), comme l'a fait l'Union européenne dans le cadre de son initiative Tout sauf les armes. La Grande-Bretagne et la France oeuvreront également pour réduire les autres obstacles aux exportations des pays en développement. Nous encouragerons la simplification des règles d'origine, notamment dans le cadre de la négociation des Accords de Partenariat Économique (APE) et de la révision du Système de préférences généralisées (SPG), afin de permettre aux pays en développement de recourir à des fournisseurs compétitifs. Le Royaume-Uni et la France coordonneront leurs efforts pour faire en sorte que les négociations sur les accords de partenariat économique permettent une approche favorable au développement des pays africains et renforcent l'intégration régionale. Nous reconnaissons l'importance cruciale des produits de base agricoles dans la lutte contre la pauvreté en Afrique, en particulier le coton, et nous coopérerons pour améliorer la situation des producteurs agricoles qui rencontrent actuellement d'énormes difficultés.


10. Nous avons tous deux pris l'engagement d'accroître la quantité et d'améliorer la qualité de notre aide au développement au profit de l'Afrique et d'oeuvrer pour aider les pays les plus pauvres à assurer la viabilité de leur dette.


11. Nous avons également pris une nouvelle et importante initiative pour renforcer la coopération franco-britannique dans le domaine du développement. Notre plan d'action rendu public aujourd'hui explique la manière dont nous entendons procéder.


12. Dans le prolongement de l'engagement que nous avions pris lors du Sommet du Touquet, nous travaillerons également en concertation plus étroite afin de faire face à la criminalité organisée en Afrique et nous avons arrêté aujourd'hui un plan d'action commun.


Questions régionales


13. Soudan (Darfour) : Nous réaffirmons aujourd'hui les exigences du Conseil de Sécurité à l'égard du Gouvernement soudanais comme des rebelles, ainsi que notre volonté de continuer, au plan national comme dans le cadre de l'UE, à soutenir le déploiement rapide d'une mission renforcée de l'Union africaine et à apporter davantage d'aide humanitaire. Nous considérons que la conclusion d'un accord de paix général dans le Sud contribuera à régler le problème au Darfour.


14. Afrique de l'Ouest, Côte d'Ivoire : Nous sommes vivement préoccupés par la situation en Côte d'Ivoire. Nous demandons instamment à toutes les parties ivoiriennes de s'abstenir de toute violence contre les civils et de coopérer pleinement avec les Nations Unies. Nous apportons notre soutien aux mesures prises par l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire et les Forces françaises, ainsi qu'à l'action politique entreprise par l'Union Africaine et la CEDEAO afin de stabiliser la situation, de protéger les communautés étrangères et de promouvoir les négociations dans le cadre des accords de Linas-Marcoussis et d'Accra III.


15. Nous demeurons déterminés à assurer la stabilité dans la région, afin que les États d'Afrique de l'Ouest n'aient plus rien à craindre de leurs voisins. Une coordination plus étroite des opérations internationales de maintien de la paix, notamment de la MINUL, de la MINUSIL et de l'ONUCI contribueront à cet objectif.


16. Nous réaffirmons combien il est important que le Nigeria et le Cameroun se conforment à la décision de la Cour internationale de Justice sur Bakassi. Nous appuyons la Commission mixte des Nations Unies, nous nous félicitons des progrès qu'elle a réalisés jusqu'à ce jour et nous demandons instamment aux deux parties de préserver le dialogue.


17. Grands Lacs : Nous nous félicitons des progrès réalisés jusqu'à présent dans le processus de paix. Il n'y a pas d'alternative à l'Accord global. Nous appelons les parties, y compris les gouvernements voisins, à jouer un rôle positif et constructif dans le processus de paix et à apporter leur plein soutien à la MONUC. Nous appelons de nos voeux des progrès rapides sur l'intégration de l'armée et la réforme de la police, qui sont essentielles pour garantir la sécurité durant les élections. Nous accueillons favorablement la Conférence internationale sur les Grands Lacs qui est en cours et nous exprimons notre souhait que cette Conférence ouvrira une nouvelle ère de paix, de coopération et de bon voisinage dans la région.


18. Corne de l'Afrique : Nous félicitons le Président de transition de la Somalie, M. Abdullah Yusuf Ahmed, pour son élection. Nous mettons la dernière main, avec nos partenaires de l'UE et d'autres partenaires de la communauté internationale, aux modalités et principes de notre engagement à l'appui du gouvernement fédéral de transition. Nous réaffirmons à l'Éthiopie et à l'Érythrée que la décision de la Commission du tracé des frontières a un caractère définitif et contraignant et doit être mise en oeuvre, et nous exhortons les deux parties à engager un dialogue sur toutes les questions sur lesquelles elles divergent.


19. Zimbabwe - Afrique australe : Nous sommes prêts, avec l'ensemble de l'UE, à rétablir des relations normales avec le Zimbabwe dès que la situation évoluera de façon positive au regard des critères de l'UE. D'ici là, nous réaffirmons notre soutien à la position commune de l'UE. Nous nous félicitons des nouvelles directives adoptées par la SADC concernant des élections démocratiques et nous appelons toutes les parties à en assurer la mise en oeuvre sans réserve.





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