Sommet franco-britannique de Londres ( page 6/19 )

Relations bilatérales

Londres (Grande Bretagne) - lundi 24 novembre 2003

Les relations franco-britanniques sont fondées sur la proximité d'intérêts fondamentaux, une coopération active dans de nombreux domaines et un flux important d'initiatives privées. Les contacts politiques, rythmés par les Sommets bilatéraux (le dernier s'est déroulé au Touquet le 4 février 2003) et les relations économiques se sont densifiées ces dernières années.

Le dialogue politique

Le Sommet annuel franco-britannique, principal outil institutionnel de coopération politique, consacre une volonté d'un dialogue opérationnel et pragmatique. Le XXIIIe Sommet (Cahors, le 9 février 2001) avait réaffirmé l'intérêt d'une coopération nourrie en Afrique et donné naissance à un nouveau dialogue "transmanche". Le XXIVe Sommet (Londres, le 29 novembre 2001) s'est concentré sur l'Afghanistan, l'importance de la défense européenne après les événements du 11 septembre, la relance de la coopération en Afrique, ainsi que la lutte contre l'immigration clandestine transmanche. Trois déclarations ont été adoptées sur l'Afghanistan, la Russie et la PESD. Le XXVème, au Touquet, a été essentiellement consacré aux questions de défense et d'Afrique (deux déclarations adoptées).

Le 11 septembre 2003, les deux pays ont par ailleurs organisé un séminaire interministériel aux Chequers, axé sur les réformes économiques et la perspective d'un Sommet social européen extraordinaire.

La coopération franco-britannique en Afrique


Depuis le Sommet de Saint-Malo en 1998, les deux pays ont décidé d'intensifier leur coopération en Afrique. Les ministres des Affaires étrangères ont fait des voyages conjoints en Côte d'Ivoire/Ghana, en Guinée/Sierra Leone et en RDC/Rwanda/Ouganda/Burundi.

Par ailleurs, les deux pays travaillent à approfondir l'initiative lancée au Sommet de Johannesbourg, afin de promouvoir les partenariats public-privé au profit de la croissance et du développement durable des pays africains en particulier. Cette année le Royaume-Uni a été un partenaire précieux de la France pour la préparation du Sommet d'Evian et sur l'initiative permettant de rapprocher les pays de l'OCDE et ceux du NEPAD.

La coopération en matière de défense

Le Sommet de Saint-Malo en 1998, a défini les contours et les perspectives d'une défense européenne. Grâce à l'agenda de Saint-Malo, la PESD a progressivement été mise en oeuvre au sein de l'Union européenne. La déclaration adoptée au Touquet marque une étape importante à cet égard. Une première opération autonome de l'Union Européenne en Afrique, l'opération ARTEMIS en Ituri, est en place depuis septembre 2003. Les discussions se poursuivent sur la question de l'articulation entre la PESD et l'OTAN.

Les Britanniques sont aussi engagés à hauteur de 25 appareils dans le programme d'avions militaires de transport Airbus A 400M.


La coopération en matière de police et de lutte contre l'immigration clandestine


Ce domaine connaît depuis la fermeture du centre de Sangatte, fin 2002, et la mise en place progressive de contrôles juxtaposés dans les ports et terminaux ferroviaires, un développement intéressant. La majeure partie des filières d'immigration clandestine opérant en Manche ont pu être démantelées grâce à des opérations policières conjointes. Cette coopération étroite qui renforce l'harmonisation des procédures opérationnelles policières est appelée désormais à s'étendre à la lutte contre les trafics de stupéfiants et le crime organisé.

Le dialogue culturel et scientifique


Ces échanges s'effectuent dans leur majorité de manière non-institutionnelle, les liens directs existant entre acteurs du secteur culturel et institutions des deux côtés de la Manche étant aussi multiples que diffus, mais ils sont également le fruit d'une stratégie de coopération active en matière de langue, de diffusion de nos productions audiovisuelles et éditoriales, dialogue entre les institutions et les systèmes, notamment éducatifs (dont les problématiques de part et d'autre de la Manche présentent de nombreuses similitudes) et de coopération scientifique et universitaire bilatérale par de nombreuses initiatives comme la promotion des études supérieures en France et de la mobilité des étudiants (programme de bourses Entente Cordiale).

Il convient de noter que l'arrangement administratif bilatéral en matière de coopération éducative, signé au cours du Sommet franco-britannique du Touquet, le 4 février dernier, fournit désormais un cadre officiel et dynamique qui devrait valoriser notre dialogue culturel et scientifique avec le Royaume-Uni.

Des liens économiques denses

Le Royaume-Uni est un partenaire essentiel pour la France dans le domaine de la coopération économique et commerciale comme en matière d'investissements. L'excédent commercial avec le Royaume Uni en 2002 s'élevait à 9,2 Mds€. La Grande-Bretagne est notre 4ème client (2ème en 2002) après l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne et notre 6ème fournisseur (4ème en 2002) derrière l'Allemagne, les Etats-Unis et l'Italie, les EU et la Belgique.

Réciproquement, la France demeure le 3ème client et le 3ème fournisseur du Royaume-Uni. Les exportations françaises se sont élevées à 14,9Mds €, au 1er semestre 2003 , en très net recul (-12,9%) par rapport au 1er semestre 2002. Les importations en provenance du Royaume-Uni, sont en net recul également (10,8Mds € au 1er semestre 2003 : soit -8,3%). A l'exception du secteur de l'énergie, tous les secteurs ont connu, au 1er semestre 2003, en glissement annuel, un recul des exportations vers le Royaume-Uni. Les contractions les plus sensibles concernent les biens d'équipements
(-22,7% sur un an) et l'industrie automobile (-18,3%)

En matière d'investissements, le Royaume-Uni est la 3ème destination des investissements français à l'étranger (1500 filiales françaises représentant 250 000 salariés). Les services marchands, principalement le secteur des crédits et assurances, mais aussi les entreprises françaises dans le secteur de l'énergie, de la chimie et de l'électronique sont présentes. Les investisseurs français ont mis à profit les mesures de déréglementation introduites à partir de 1986 au Royaume-Uni pour s'implanter sur ce marché, notamment dans le secteur des services publics. L'année 1998 a vu l'arrivée d'EDF sur le marché britannique de l'énergie. En juin 1999, Vivendi a fait son entrée sur le marché britannique de l'audiovisuel.

A noter l'OPE de France Télécom lancée en septembre dernier sur Orange (valeurs estimée à 7 Mds € ) : UK Orange, chef de file de la téléphonie mobile au RU avec 27% des abonnés, devrait donc passer sous contrôle complet de l'opérateur historique français.

Les investissements britanniques en France, qui représentent 16,7% du total des investissements étrangers en France, concernent essentiellement les services.





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