Alger

Alger

Histoire :

Occupée par les navigateurs phéniciens dès le IIIème siècle et appelée Icosium par les Romains, Alger fut entièrement détruite par les Vandales au Vème siècle. C’est sur ces ruines que Djazaïr Béni Mezghana fut fondée en 960 par Bologhine Ibn Ziri. La baie, qui constitue le socle d’Alger, et les quatre îlots, dont l’alignement permit de créer le port, lui ont valu le nom de Djazaïr, qui signifie " îles ". Sa transcription française tire son origine du catalan Alguer, orthographe retrouvée dans un manuscrit du XIIIème siècle.

Quelques années seulement après la chute de Grenade en 1492, les Espagnols attaquèrent Alger sans succès mais s’emparèrent du plus important des îlots de la baie pour y édifier une forteresse à partir de laquelle ils exercèrent un blocus maritime de la ville qui dura dix-neuf ans. Les frères Barberousse détruisirent cette garnison, dont les pierres servirent à rattacher l’îlot à la terre ferme. C’est ainsi que fut construite la première jetée du port d’Alger. La ville devint alors un port de corsaires et comptait 100 000 habitants.

A la veille de la conquête française, Alger, endommagée par le tremblement de terre de 1751, n'avait plus que 30.000 habitants. Le régime colonial introduisit un urbanisme moderne et relia la ville au pays par un réseau routier et ferroviaire. En 1954, Alger comptait 950.000 habitants, dont la moitié était d’origine européenne.

Pendant la seconde guerre mondiale, Alger joua un rôle important dans le débarquement des troupes alliées. Elle fut également un important foyer dans la lutte de libération nationale (cf. bataille d’Alger en 1957).

Topographie :

La ville est accrochée aux flancs des collines du Sahel, au débouché de la plaine de la Mitidja. Le site originel est classique dans le monde méditerranéen : une acropole (la Casbah), adossée au massif de la Bouzaréah.

L’ensemble de ces collines forme la baie d’Alger, qui s’étend de La Pointe Pescade à La Pérouse. La ville s’est étendue à l’ouest sur le bord de mer (Saint-Eugène, Guilloville, La Pointe) jusqu’à l’actuel Club des Pins (lieu de villégiature pour les personnalités officielles).

De 1962 à 1992, la croissance urbaine a été spectaculaire sous l’effet d’un exode rural intense et d’une forte croissance naturelle. L’éclatement spatial de la ville est la donnée marquante de cette période. La ville déborde de son site initial autour de la baie et étend ses tentacules loin des collines du Sahel.

Place Mauretania :

A la fois carrefour de plusieurs grandes rues -Hassiba Ben Bouali, Avenue de l’ALN, Bd Amirouche, rue Victor Hugo et rue Hamani (ex-Charras) - et gare ferroviaire (gare de l’Agha), cette place est très fréquentée. C’est là que se trouvent l’ancienne direction d’Air France ainsi que l’agence la plus importante de cette compagnie. C’est également là qu’est installé le Ministère des Finances. Cette place est un point de passage obligé pour les manifestations qui descendent de la place du 1er Mai
(ex-Champ de manoeuvres).

Boulevard Zirout Youcef (ex-Bd Carnot) :

A 20 mètres au-dessus du port, ce boulevard va du square Sofia (ex-square Guynemer), en contrebas de la Grande poste, jusqu’au square Port Saïd. Caractérisé par son allée d’immeubles à arcades et sa rampe sur le port, il doit sa réputation aux grandes institutions qui s’y trouvent : la Wilaya (siège de la préfecture construit en 1913, ex-siège de la mairie), l’Assemblée populaire nationale (APN) et le Conseil de la Nation (Sénat).

Monument des Martyrs (Maqam Echahid) :

Dédié à la mémoire des victimes de la lutte de libération nationale, cet édifice a été construit par une société canadienne en 1984. Il est érigé dans un ensemble de 146 hectares qui comprend également un grand centre à caractère culturel et commercial, dépendant du Ministère de la communication et de la culture. Composé de trois palmes, le monument repose sur une vaste esplanade où est allumée la " flamme éternelle ". Erigé sur une colline, il surplombe la baie d’Alger.

Le Palais du Peuple :

Cet ancien palais d’été du Gouverneur d’Alger a été construit dans un style mauresque, pendant la période coloniale. Le bâtiment principal a été transformé en lieu d’accueil des personnalités de passage et des réaménagements ont permis de consacrer une partie de ce palais à des manifestations culturelles.

Bab El-Oued :

S’étendant à l’ouest de la Casbah, au-delà de la ‘’porte de la rivière’’ (Bab El-Oued), le quartier de Bab El-Oued a subi, après l'indépendance, les effets de l'exode rural. La pression démographique a conduit les autorités à édifier plusieurs barres HLM, notamment dans les hauteurs. Au cours de la dernière décennie, la construction en dehors de tout plan d’urbanisme de nombreuses habitations illégales s’est accélérée. Le nombre d’habitants est actuellement estimé à 150 000.

Le 10 octobre 2001, à 7h30, un violent orage s’est abattu sur Alger. Les crues et l’impressionnante vague boueuse dévalant les voies express de Frais-Vallon ont tout emporté sur leur passage. Les terres dans les hauteurs d’Alger se sont brutalement gorgées d’eau . Non retenues en raison du déboisement anarchique et des constructions sauvages, elles ont glissé, se transformant en torrents de boue qui ont obstrué les voies d’évacuation des eaux. Le bilan de la catastrophe s'est élevé à 712 morts, 115 disparus, près de 1500 familles sinistrées et des dégâts matériels considérables.

Si Bab El Oued, dans son ensemble, a été fortement éprouvé par la catastrophe, certains lieux ont plus souffert que d’autres en raison de leur situation :

  • le Quartier des trois horloges : situé au coeur de Bab El-Oued, il doit son nom au lampadaire en fonte surmonté d’une horloge à trois cadrans, qui a longtemps rythmé la vie du quartier. Les torrents de boue l'ont endommagé. La société française MAMIAS, qui avait déjà réparé l’ensemble en 1982, a pris à sa charge le coût de la main d’oeuvre et des pièces de rechange. Aujourd’hui, la place a été surélevée. On y accède par une rue piétonne. Une stèle baptisée " Solidarité Nationale " y a été érigée à la mémoire des victimes.
  • le marché Triolet : près de 500 commerces y ont été totalement détruits. Rasé lors des travaux de déblaiement, il a été transformé en un théâtre de plein air, entouré d’une esplanade avec des aires de sport et des gradins.
  • le CHU, constitué de l’hôpital Maillot et de la clinique Gharafa (ex-Durando), a aussi souffert. Son personnel (2500 personnes dont 350 médecins) s’est dévoué à la tâche lors des secours et a payé un lourd tribut à la catastrophe. Une stèle a été érigée à la mémoire des 14 victimes employées de l’hôpital.
  • la fabrique de la Société Nationale des Tabacs et allumettes (SNTA) :

c’est l’un des lieux les plus marqués par le sinistre, où de nombreux cadavres ont été retrouvés. Très dégradée, l’usine a été rasée. Le terrain a été transformé en un jardin public. Une stèle commémorative, inaugurée le 30 octobre 2002, y a été installée à la mémoire des victimes. Elle porte le nom de Saïd Naâmane, jeune homme de 23 ans décédé après avoir sauvé la vie de 25 personnes.

C'est devant cette stèle que le Président de la République déposera une gerbe.





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