Sommet de Johannesburg: Le plan d'action.

Le plan d'action de Johannesburg.

Johannesburg (Afrique du Sud) - du 1 septembre au 4 septembre 2002

A Rio, en 1992, les Etats ont adopté un "Agenda 21" qui établit les principes du développement durable et en décrit l'application dans un programme de travail pour le 21ème siècle.

Au cours des dix dernières années, des instruments juridiques ont été adoptés dans ce cadre (Conventions contre le changement climatique, contre la désertification et pour la diversité biologique,...). Des engagements politiques ont été annoncés lors des grandes conférences (engagements du millénaire contre la pauvreté, conclusions de Doha sur le commerce et de Monterrrey sur le financement du développement).

A Johannesburg, les nations doivent donc s'entendre non pas sur les principes, ni sur les objectifs, mais sur les modalités concrètes de mise en oeuvre. C'est l'objet du plan d'action en cours de négociation.

Le plan d'action reprend les chapitres principaux du développement durable. Il traite :

  1. de l'éradication de la pauvreté ;
  2. de la réforme des modes de production et de consommation. C'est dans ce chapitre que se situent les engagements relatifs au lien entre commerce et environnement, à l'énergie, à la lutte contre les déchets, à la lutte contre les pollutions de l'air ;
  3. de la protection et de la gestion des ressources naturelles, qu'il s'agisse de l'eau, des océans et des ressources halieutiques, de la diversité biologique, de la lutte contre les calamités naturelles ou la déforestation, de l'agriculture, de la lutte contre la désertification et contre la dégradation des sols ;
  4. du développement durable dans le contexte de la mondialisation. Ce chapitre, complexe, traite de la gouvernance mondiale, des responsabilités communes mais différenciées, de l'application du principe de précaution ;
  5. de la santé, qu'il s'agisse de protection maternelle et infantile, de santé reproductive, de lutte contre les grandes pandémies, d'accès aux médicaments ou de lutte contre les pathologies engendrées par la pollution ;
  6. des petites îles en développement, dont la spécificité économique, sociale et écologique est reconnue ;
  7. de l'Afrique, avec un accent particulier sur le NEPAD ;
  8. des autres initiatives régionales ;
  9. des moyens de mise en oeuvre, dans lesquels les débats principaux portent sur l'aide publique au développement et son utilisation, les Institutions de Bretton Woods, la dette et le commerce. Ce chapitre traite également de sujets tels que l'éducation, l'accès à l'information, la mobilisation et la consultation de la société civile, l'utilisation des progrès scientifiques ;
  10. des arrangements institutionnels, et en particulier du rôle de l'ONU et de ses institutions spécialisées ou de l'avenir du Fonds pour l'environnement mondial.

Pour la France, ce texte devrait :

  • réaffirmer l'ensemble des principes adoptés à Rio, et en particulier le principe de précaution ;
  • faire progresser l'universalisation et la mise en oeuvre des grandes Conventions de protection de l'environnement ;
  • confirmer les engagements politiques sur le commerce (Doha) et sur le financement du développement (Monterrey), sans remettre en cause les accords ainsi obtenus ;
  • enrayer la tendance à la remise en question des engagements internationaux concernant en particulier les femmes (conférence de Pékin) ou le progrès social (conférence de Coppenhague) ;
  • progresser dans la mise en oeuvre du développement durable en adoptant de nouveaux objectifs mobilisateurs, comme par exemple pour l'assainissement ou pour la lutte contre la déforestation ;
  • progresser dans la gouvernance environnementale avec pour objectif la création d'une Organisation mondiale de l'environnement.

Pays les moins avancés : évolution de la liste et des critères

C'est en 1964, à la première Conférence des Nations Unies sur les Commerce et le Développement (CNUCED), que la communauté internationale a reconnu les besoins particuliers des "pays moins développés" -ancienne dénomination des PMA-.

En 1971, tenant compte des conditions économiques très dures prévalant dans ces pays, l'Assemblée Générale des Nations Unies a décidé d'adopter le nouveau terme de "pays les moins avancés" et d'en établir la liste en fonction de trois critères : le PIB par habitant, la part du secteur manufacturier dans le PIB (inférieure à 10%) et le taux d'alphabétisation des adultes (inférieur à 20%). 26 pays sont alors considérés comme les moins développés de la planète.

Au milieu de la décennie 80, une mécanique s'instaure en faveur des PMA et commence à produire des effets : ces pays bénéficient de plus en plus systématiquement de dons et de moins en moins de prêts, les taux d'intérêt de leurs emprunts sont plus bas ; ils bénéficient de rééchelonnements plus favorables de leurs dettes au Club de Paris et sont également privilégiés dans le cadre du Fonds commun des produits de base ou dans celui des accords de Lomé. De ce fait, les pays qui veulent entrer dans cette catégorie sont de plus en plus nombreux et ceux qui pourraient être appelés à sortir de la liste s'y refusent (Vanuatu, Maldives, par exemple).

L'allongement de la liste des Pays les Moins Avancés, depuis 1971 :

En 1971, 26 pays font partie de la liste des PMA : Afghanistan, Bénin, Bhoutan, Botswana, Burkina, Burundi, Ethiopie, Guinée, Haïti, Laos, Lesotho, Malawi, Maldives, Mali, Népal, Niger, Ouganda, Rwanda, Samoa occidental, Sikkim, Somalie, Soudan, Tanzanie, Tchad, les deux Yémens.

Entre 1971 et 1990, 17 s'y sont ajoutés : Bangladesh (1975), Birmanie (1987), Cap Vert (1977), Comores (1977), Djibouti (1987), Gambie (1975), Guinée Bissau (1981), Guinée Equatoriale (1982, Kiribati (1986), Mauritanie (1986), Mozambique (1977), République Centrafricaine (1975), Sao Tome et Principe (1982), la Sierra Leone (1982), le Togo (1982), Tuvalu (1986), Vanuatu (1985).

Entre temps, le Sikkim a été intégré à l'Inde en 1981 et les deux Yémens ont fusionné en 1990. On compte alors 41 PMA (soit 420 millions d'habitants -8% de la population du globe- ; PIB/habitant inférieur en moyenne à
200 dollars ; 0,7% du PIB mondial et 0,4% des exportations mondiales). Sur ce total, 28 sont des Etats africains.

Au cours de la décennie 1990, entrent dans la liste l'Angola, l'Erythrée, Madagascar, la Zambie, les îles Salomon, la République démocratique du Congo, le Liberia, rejoints en 2000 par le Sénégal. Le Botswana est le seul pays depuis la création de la liste des PMA à être sorti de cette catégorie.

Actuellement, le nombre des PMA s'établit donc à 49 pays (y compris le Sénégal, dont l'inscription dans la liste a été formellement confirmée par l'Assemblée Générale des Nations Unies en avril 2001).

L'évolution des critères

Jusqu'en 1999, les pays ont été classés dans la catégorie des PMA sur la base de trois critères :

- le revenu par habitant ;

- l'indice physique de qualité de vie, un indice élaboré sur la base d'éléments mesurant le niveau d'éducation, de nutrition et d'accès à la santé des populations ;

- l'indice de diversification des économies, indice élaboré à partir de plusieurs éléments tels que la part de la production manufacturière dans le PNB ou la diversification des exportations de biens.

Pour être inclus dans la liste, un pays doit se situer en deçà des seuils fixés pour chacun des trois critères et avoir une population inférieure ou égale à 75 millions d'habitants. Le fondement logique de la méthode est d'essayer d'identifier, au sein de la catégorie des pays à faibles revenus, ceux qui sont confrontés à des handicaps structurels de croissance.

Les critères de radiation sont plus restrictifs puisqu'un pays ne peut être sorti de la liste des PMA que dans la mesure où il est constaté, pendant deux revues successives, qu'il ne respecte plus deux au moins des trois critères fixés. Par ailleurs, les seuils établis pour les trois critères sont régulièrement révisés à la hausse s'agissant des procédures de radiation.

En avril 1999, le Comité des politiques du développement, organe subsidiaire du Conseil économique et social des Nations-Unies, a proposé de substituer à l'indice de diversification économique un nouvel indice de vulnérabilité économique. Dans son rapport 2000, le Comité a confirmé son choix du critère de vulnérabilité et l'a appliqué pour réexaminer la liste des PMA, qui a été approuvée par l'ECOSOC en juillet 2000.

(Source : livret presse Conférence PMA - Bruxelles 2001)




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