Sommet de Johannesburg: la biodiversité.

"Il faut agir sans tarder et avec détermination pour préserver les gènes, les espèces et les écosystèmes afin d'assurer la gestion et l'utilisation durable des ressources biologiques" (Chapitre XV de l'Agenda 21 de Rio).

La nature est un réservoir précieux pour la vie de nombreuses espèces, pour l'alimentation et pour la médecine. 75% de l'alimentation végétale provient de 7 plantes (blé, riz, maïs, pomme de terre, orge, patate douce, manioc) ; la médecine occidentale tire 50% de ses produits de 119 principes actifs de plantes ou de la synthèse de ces substances.

Aujourd'hui, sur les quelque 1,7 million d'espèces connues (10% seulement des espèces animales et végétales sont répertoriées), plus de 11 000 espèces de plantes et d'animaux sont menacées d'extinction à court terme. Selon l'Union mondiale pour la nature, deux ou trois espèces disparaissent en effet toutes les heures. Si ce rythme n'est pas endigué, la moitié des espèces de la Terre disparaîtront au XXIème siècle.

Ce recul de la biodiversité provient essentiellement de la dégradation ou de la disparition des milieux naturels : déforestation, agriculture et pêche intensives, extraction minière, assèchement des zones humides... A cela s'ajoute le trafic des animaux (singes, oiseaux, reptiles, tortues...), même si les conventions internationales pour la protection des espèces menacées commencent à porter leurs fruits.

La disparition des habitats naturels, due principalement à la transformation des forêts en pâturages ou en terres arables, compromet la survie de 83% des mammifères et de 85% des oiseaux menacés. Les zones humides sont des habitats naturels abritant une grande diversité d'espèces. Les menaces qui pèsent sur ces milieux fragiles ont conduit la communauté internationale à élaborer une convention relative à leur protection, la convention de Ramsar.

Les espaces naturels sont aussi le lieu de vie de population (ethnies minoritaires d'Amérique du Sud et d'Afrique) qui sont condamnées à disparaître si leurs milieux sont dégradés et, avec elles, leurs cultures, leurs langues, leurs savoirs, leurs modes de vie.

Les conclusions du rapport -l'Avenir de l'environnement mondial du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE)- sont inquiétantes : "Bien des espèces de la planète ont déjà disparu ou sont menacées d'extinction, en raison de la lenteur avec laquelle se reconstitue l'environnement ou avec laquelle sont prises les décisions ; il est trop tard pour que l'on puisse préserver toute la diversité biologique dont notre planète est riche".