La Biblioteca Alexandrina

La Biblioteca Alexandrina


La Bibliotheca Alexandrina est un vaste complexe culturel érigé sur la corniche d'Alexandrie, à l'emplacement de son ancêtre antique. Ce complexe comprend la bibliothèque proprement dite, un planétarium, un centre de congrès, une école internationale des sciences de l'information, un centre de documentation et de recherche, un musée des sciences, un musée des manuscrits, un musée de la calligraphie et un laboratoire de restauration.

L'ancienne bibliothèque d'Alexandrie

Ptolémée Ier, en 288 av J.C, érigea une bibliothèque colossale pour l'époque, qui fit d'Alexandrie un foyer de rayonnement culturel pour le monde hellénistique et un haut lieu de rencontre des savants et penseurs de l'Antiquité.

La mémoire du monde était rassemblée dans la " bibliothèque mère ", au Palais royal, et dans la bibliothèque fille, au Sérapeum, temple voué au dieu Sarapis. Plus de 700 000 volumes étaient rassemblés, parmi lesquels les textes les plus importants de l'Antiquité.

Tous les manuscrits se devaient d'être collectés. C'est pourquoi chaque navire accostant au port de la ville avait l'obligation de signaler tous les écrits qu'il était susceptible de transporter, afin que ceux-ci soient copiés. Les Ptolémées conservaient l'original et donnaient la copie.

L'épisode du fameux incendie de la bibliothèque est sujet à polémiques. Elle fut en fait victime de plusieurs incendies. Le premier, en 48 avant J.C, lors de la conquête d'Alexandrie par Jules César, semble avoir détruit tout ou partie de la " bibliothèque mère " du Palais royal. Le deuxième, en 391 après J.-C, fut provoqué par une révolte des Chrétiens contre les symboles païens qui, en s'attaquant au Serapeum, détruisirent la " petite bibliothèque ". Mais tous les ouvrages ne furent pas perdus. Parvenus en Europe grâce aux copistes des monastères, certains manuscrits participèrent à la révolution intellectuelle de la Renaissance, en Occident.

Naissance du projet

L'idée de ressusciter la bibliothèque des Ptolémées revient à l'Université d'Alexandrie. Dans les années 70, ses dirigeants choisissent un emplacement en construisant le centre des congrès, premier édifice qui servira à matérialiser le lancement du projet. Le Président egyptien en fait alors un projet d'intérêt national et y associe l'UNESCO, qui organisera dès 1987 le concours d'architecture devant permettre de choisir les concepteurs du projet, en l'occurrence le Norvégien Snohetta auquel s'associera l'Egyptien Mamdouh Hamza. Par la déclaration signée à Assouan en 1990, 40 États et institutions internationales, parmi lesquels la France, s'engagent à contribuer au financement de la construction, qui commencera dès 1995 pour s'achever en 2001.

Au total, cet établissement culturel aura représenté un coût de 212 millions de dollars, supporté à hauteur de 127 millions par le gouvernement égyptien et de 65 millions par un groupe de pays arabes. Les 20 millions restants sont issus de donations d'Etats, principalement européens, et de fondations privées telles la fondation grecque Kostopoulos, qui a entièrement financé le musée des Antiquités, ou la fondation Microsoft.

Fonctionnement et direction de la Bibliotheca Alexandrina

La Bibliotheca Alexandrina est un établissement public rattaché au Président de la République et administré par un conseil d'administration composé pour plus de 50% de membres non égyptiens. Il dispose d'un budget propre et d'une capacité d'emprunt. La direction de la bibliothèque est assurée par un directeur général, dont le premier, Ismail Serageldin, a été nommé par le chef de l'Etat égyptien, mais qui a vocation à être élu par le conseil d'administration. Ce dernier entend veiller à l'autonomie financière de son institution en créant un fonds propre qui pourra notamment être nourri par différentes donations.

L'Alexandrina dispose de moyens matériels significatifs. Avec ses 38 000 m2, la bibliothèque dispose de la salle de lecture la plus étendue au monde. En comparaison, la Bibliothèque nationale de France représente une surface de lecture de 27 000 m2. Sept niveaux d'accueil seront disponibles au public, avec une présentation disciplinaire des ouvrages. A l'heure actuelle, 240 000 livres sont en accès direct. L'essentiel est en langue arabe mais 30 000 sont en anglais et 15 000 en français. Le français est la langue officielle au même titre que l'arabe et l'anglais.

A terme, la direction prévoit l'engrangement de 500 000 livres en accès direct et de 4 millions de livres dans les magasins (la capacité maximale d'accueil de l'espace public est de 800 000 et celle des magasins de 8 millions). Ainsi fournie, la bibliothèque participera activement à la politique de développement de la lecture qui constitue un défi majeur pour l'Egypte aujourd'hui.

L'accent a été en grande partie mis sur l'aspect numérique de l'apprentissage de la connaissance et la nécessité de développer l'accès aux ressources électroniques. Ainsi, sur les 50 000 documents multimédia que la direction ambitionne à terme de posséder, la bibliothèque en possède déjà 10 000, ce qui est assez remarquable dans un pays où l'accès à ces ressources est rare.

OCTOBRE 2002





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