Les Biens Publics Mondiaux

Les Biens Publics Mondiaux

La notion de bien public désigne des biens, services ou ressources qui bénéficient à tous et se caractérisent par la non-rivalité (la consommation du bien par un individu n’empêche pas sa consommation par un autre) et la non-exclusion (personne ne peut être exclu de la consommation de ce bien).

On distingue des biens publics mondiaux, régionaux et locaux. La qualité de l’air, la biodiversité, la lutte contre les grandes épidémies mondiales, la stabilité financière peuvent être cités comme exemples de biens publics mondiaux.

Depuis quelques années, certains économistes (en particulier au sein du PNUD ont proposé de repenser le développement à travers le concept de biens publics mondiaux (BPM). Cette approche se fonde sur le fait que dans un monde globalisé, un certain nombre de questions (santé, environnement, stabilité économique et financière, etc..) ne peuvent être réglées que par une approche globale qui ne peut être fournie par le fonctionnement normal des marchés. Aussi une intervention collective de la communauté internationale est-elle légitime.

Dans le contexte de mondialisation, les pays en développement n’ont, le plus souvent, pas les moyens de dégager les financements publics nécessaires à la production et à la préservation des BPM. Ainsi en est-il de l’accès aux technologies propres qui préservent l’environnement ou de la lutte contre les grandes pandémies. L’une des vocations de l’aide publique au développement devient alors de traiter les questions Nord-Sud liées à la mondialisation en aidant les pays du Sud à participer à sa régulation et à faire mieux prendre en compte leurs intérêts propres.

En insistant sur la globalité des enjeux qui pèsent sur l’humanité, au Nord comme au Sud, en mettant en lumière le fait que le caractère non satisfaisant de la production et de la gestion des BPM au Sud affecte aussi le Nord, l’approche par les BPM souligne le rôle de la coopération Nord-Sud et de l’APD.

La France trouve dans l’approche par les Biens Publics Mondiaux un certain nombre de convergences avec ses propres positions : la nécessité d’une réponse globale aux questions globales, le besoin d’une régulation de la mondialisation, la légitimité d’une meilleure prise en compte des intérêts des pays en développement et d’une meilleure participation de ces derniers dans le processus de régulation, la proximité avec le concept d’intérêt général...

La France considère toutefois que cette approche ne peut régler tous les problèmes. Elle ne se substitue pas à la priorité accordée à la lutte contre la pauvreté. Elle estime que la communauté d’intérêts entre le Nord et le Sud, mise en lumière par la théorie des BPM, ne saurait effacer l’impératif de solidarité et ne se substitue donc pas à la légitimité de l’APD. Au contraire, elle insiste pour que la prise en compte des BPM viennent aider à accroître l'APD en faveur du Sud, reconnaissant que le développement et certains biens publics globaux (tels que la santé, l'éducation, l'alimentation) sont intrinsèquement liés.

La France a engagé avec le PNUD un travail de réflexion commun. C'est dans cet esprit que sera organisé à Monterrey, avec le PNUD et la Suède, un débat qui se concentrera sur deux domaines (la santé et la gestion de l’eau) dans lesquels l’approche par les BPM est susceptible d’avoir des débouchés concrets.

A plus long terme, l’approche par les BPM, en manifestant l’intérêt de toute la communauté internationale pour leur développement et leur saine gestion, pose la question de leur financement international.





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