Lors du sommet de Gênes en juillet 2001, le G8 a décidé de considérer la "Nouvelle initiative africaine" (NIA) comme la base d'un nouveau partenariat entre l'Afrique et les pays
industrialisés. Résultat de la fusion du Programme pour le millénaire (MAP) des Présidents Mbeki d'Afrique du Sud, Obasanjo du Nigeria et Bouteflika d'Algérie -auxquels s'était
joint ensuite le Président Moubarak d'Egypte-, et du Plan Oméga du Président Abdoulaye Wade du Sénégal, la NIA venait d'être adoptée par l'OUA au sommet de Lusaka.
Lors de la première réunion du comité de mise en oeuvre, à Abuja en octobre, la NIA a été renommée "Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique" (NEPAD).
Le NEPAD repose sur les principes de responsabilité des Africains et d'appropriation par eux-mêmes du développement de leur continent. Il met l'accent sur la démocratie, la
transparence, la bonne gestion des affaires publiques, l'Etat de droit et les Droits de l'Homme, facteurs majeurs de développement.
Une structure de direction s'est mis en place : comité de mise en oeuvre -au niveau des Chefs d'Etat et de gouvernement-, comité de pilotage, secrétariat. Elle définit les
priorités.
Comme ils l'avaient décidé à Gênes, les Chefs d'Etat et de gouvernement du G8 ont désigné chacun un représentant personnel de haut niveau pour assurer la liaison avec les
dirigeants africains, en vue d'élaborer un plan d'action à soumettre en juin 2002 à l'approbation du sommet de Kananaskis. Le Président de la République a nommé M.
Michel Camdessus, ancien Directeur général du FMI.
Les modalités de mise en oeuvre du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique sont en cours de définition, notamment par les Africains eux-mêmes. L'objectif est
d'élaborer un programme d'action, qui sera présenté au G8 à Kananaskis. Une conférence se tiendra à Dakar en avril, afin d'étudier la question du financement du NEPAD
et de la participation du secteur privé.
Les représentants personnels des Chefs d'Etat et de gouvernement du G8 se sont déjà retrouvés trois fois, à Londres à la mi-octobre, à Addis Abeba début
décembre et au Cap les 14 et 15 février, à Huit d'abord, puis avec les représentants africains. Ces réunions de travail ont permis de souligner que l'Afrique voulait assurer
son autorité sur son propre développement, en mettant l'accent sur la bonne gouvernance, à la fois économique et politique, et sur les notions de responsabilité
("accountability") et de contrôle par les pairs ("peer review"), dans le cadre d'une stratégie globale pour attirer les investissements publics et privés. De même a été mis en
lumière l'équilibre souhaité entre appropriation ("ownership") et partenariat, ainsi que le lien entre paix et développement.
Des documents de travail seront élaborés sur les quatre priorités qui se sont dégagées : gouvernance, paix et sécurité, développement humain, croissance, ainsi que sur deux
thèmes transversaux : coopération et intégration régionales, agriculture et problème de l'eau.
La France contribuera plus particulièrement aux thèmes "paix et sécurité" et "croissance" et fournira par ailleurs une contribution spécifique sur le problème de l'eau.
Les représentants personnels des Chefs d'Etat et de gouvernement du G8 se réuniront à nouveau à Dakar du 11 au 13 avril, à Maputo du 16 au 18 mai, à
Kananaskis du 2 au 4 juin.
C'est dans ce contexte, et à mi-chemin du sommet de Kananaskis, qu'est intervenue la réunion de travail du 8 février. Dès 1999, au sommet de Cologne, le Président de la
République avait souhaité qu'un effort particulier soit consenti en faveur de l'Afrique. Un rapport sur la pauvreté et sur le développement du continent avait été demandé par le
G8 aux institutions financières internationales. Un an plus tard, à la veille du sommet d'Okinawa, les Présidents sud-africain, nigérian et algérien, premiers concepteurs du
programme MAP, étaient venus présenter leur plan aux Chefs d'Etat et de gouvernement du G8.
Ils avaient été encouragés à poursuivre dans leur initiative, dont le caractère novateur (principe d'un partenariat fondé sur des engagements mutuels) avait été salué, et
à y intégrer les éléments propres au Plan Omega. A Gênes, en 2001, c'est dans le cadre-même du sommet du G8 que s'était tenue une séance de travail entre pays
industrialisés et Africains, consacrée à la Nouvelle initiative africaine, qui allait devenir ensuite le NEPAD.
Sur proposition de la France, le sommet du G8 a adopté un "plan de Gênes pour l'Afrique" qui a apporté son soutien à ce nouveau partenariat et a affirmé la volonté de faire
progresser concrètement ce processus à l'occasion du sommet de Kananaskis. L'impulsion devrait se prolonger au delà de Kananaskis et devenir un point fort de la
présidence française du G8 en 2002-2003.