Le consensus de Monterrey

Le consensus de Monterrey

La Conférence de Monterrey a fait l'objet d'un processus préparatoire qui a abouti au "consensus de Monterrey", projet de conclusions et de recommandations susceptible d'être adopté à l'issue de la Conférence. Ce document dresse un tableau exhaustif des besoins et des grandes orientations à arrêter pour promouvoir le développement des pays en développement, reprenant en cela les principales conclusions des sommets et conférences des Nations Unies qui se sont succédés depuis 1990. Mais il ne répond pas aux attentes concernant les moyens à y consacrer. Le constat d'une insuffisance de ressources n'est assorti d'aucun engagement.

La responsabilité de chaque pays est réaffirmée (rôle des politiques et des stratégies de développement nationales, bonne gouvernance, qui devrait être favorisée par un appui au renforcement des capacités institutionnelles). Une série d'objectifs accompagne cette affirmation : il convient d'investir dans l'infrastructure économique et sociale de base, les services sociaux, la protection sociale, de renforcer le secteur financier, de formaliser le secteur informel, etc...

L'accent mis sur la promotion d'un " nouveau partenariat " entre les pays développés et les pays en développement constitue une avancée. Les cadres de développement mis en place à l'échelle régionale, comme le NEPAD, devraient en bénéficier.
Dans le domaine du commerce international, le compromis prône la cohérence, la non-discrimination et l'équité du système économique mondial (utilisation judicieuse des débouchés s'offrant au commerce et à l'investissement). A ce titre, les pays membres de l'OMC sont encouragés à se placer dans la lignée des avancées de la conférence de Doha. Des ressources complémentaires seront mobilisées pour réduire les contraintes qui pèsent sur l'offre, renforcer les capacités commerciales des PED et stabiliser les recettes d'exportation des pays les plus fragilisés.

Le consensus insiste longuement sur le besoin de mobiliser les investissements privés. Concernant l'aide, un seul chiffre est évoqué : les 0,7 % d'APD qui devraient être atteints par chacun des pays donateurs (pour affecter une part de 0,15 % à 0,2 % aux pays les moins avancés), sans que ne soient proposés de calendrier ou de mesure concrète, si ce n'est l'accent mis sur la question de l'efficacité de l'aide. Quant à la dette, il est précisé que les pays donateurs doivent veiller à ce que les ressources fournies pour l'allègement de la dette ne réduisent pas les montants d'APD.

Enfin, il est demandé d'améliorer la gouvernance mondiale, autour du système des Nations Unies, dans la transparence et grâce à la participation de tous.
Le " consensus " reste discret sur les sources novatrices de financement : il est seulement convenu d'étudier, dans les enceintes appropriées, les résultats de l'analyse exploratoire proposée par le Secrétaire général (notamment l'utilisation de DTS pour le développement).

La question des biens publics mondiaux n'est pas abordée. Pourtant, ce concept - encore mal défini mais se rapportant à des enjeux primordiaux- aurait pu constituer un cadre de cohérence pour articuler la problématique de l'APD et celle des sujets d'intérêt commun aux pays du Nord et du Sud. Ce cadre de cohérence pourrait aider à une hiérarchisation des interventions et à une meilleure collaboration des bailleurs, en partenariat avec les PED.

Au total, le consensus de Monterrey n'apparaît pas suffisamment ciblé, opérationnel, contraignant ou porteur d'aménagements financiers. Il a cependant le mérite de constituer une base, acceptée par tous, mais qu'il conviendra d'approfondir.





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