Sommet du G7/G8 de Kananaskis ( page 6/22 )

Conclusion de la présidence

Kananaskis (Canada) - du 26 juin au 27 juin 2002

Nous nous sommes réunis à l'occasion de notre Sommet annuel pour discuter des défis que représentent la lutte contre le terrorisme, le renforcement de la croissance économique mondiale et le développement durable ainsi que la création d'un nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique.

Il s'agissait de notre première réunion depuis les terribles événements du 11 septembre. Nous avons discuté de la menace posée par les terroristes et ceux qui les appuient envers des citoyens innocents et nos sociétés.

Nous sommes déterminés à mener une action soutenue et de grande envergure pour priver les terroristes de tout soutien ou empêcher qu'ils trouvent refuge ainsi que pour les traduire en justice et réduire la menace que posent les attaques terroristes.

Nous nous sommes entendus sur une série de six principes sur la non-prolifération visant à empêcher les terroristes — ou ceux qui les appuient — d'acquérir ou de mettre au point des armes nucléaires, chimiques, radiologiques et biologiques, des missiles, ainsi que les matières, le matériel ou la technologie qui s'y rattachent. Nous engageons les autres pays à se joindre à nous en mettant en oeuvre ces principes.

Nous avons lancé le nouveau Partenariat mondial du G8 contre la prolifération des armes de destruction massive et des matières connexes, en vertu duquel nous réaliserons des projets de coopération sur la base des lignes directrices convenues. Nous nous engageons à rassembler jusqu'à 20 milliards de dollars américains pour appuyer cette initiative au cours des dix prochaines années.

Nous nous sommes entendus sur une série de mesures de coopération, assorties de délais clairs — Action coopérative du G8 sur la sécurité dans les transports — pour renforcer la sécurité et l'efficacité du système de transport mondial.

Nous avons discuté des perspectives mondiales concernant la croissance économique et l'emploi, et des défis que posent la réduction de la pauvreté et le développement durable. Nous avons exprimé notre confiance dans l'économie de nos pays et les perspectives de croissance mondiale. Nous avons convenu qu'un leadership politique fort jouait un rôle fondamental dans la réussite des réformes économiques dans nos pays. Nous appuyons les économies de marché émergentes, y compris le Brésil et d'autres pays d'Amérique latine, dans leurs efforts pour mettre en oeuvre des politiques économiques saines.

Nous avons convenu de résister aux pressions protectionnistes et souligné notre volonté de travailler avec les pays en développement pour que le Programme de Doha pour le développement soit couronné de succès d'ici au 1er janvier 2005.

Nous avons convenu de l'importance de réaffirmer notre engagement à l'égard du Programme de Doha et du Consensus de Monterrey et de nous employer, à l'occasion du Sommet de Johannesburg qui se tiendra prochainement, à former des partenariats constructifs propres à favoriser le développement durable et l'obtention de résultats mesurables. Nous avons convenu que le changement climatique est une question urgente qui demande une solution mondiale, et avons discuté du problème de la déforestation.

Nous financerons notre part du manque à gagner de l'Initiative renforcée en faveur des PPTE, étant entendu que celui-ci pourrait atteindre jusqu'à 1 milliard de dollars américains. Nous soulignons l'importance de la bonne gouvernance dans les pays bénéficiant d'un allégement de la dette dans le cadre de l'Initiative PPTE.

Nous avons passé en revue la mise en oeuvre du Plan d'action de Gênes du GEANT et accueillons avec satisfaction les initiatives qu'il propose pour mieux préparer les pays au cyberdéveloppement, telles que le cybermodèle pour améliorer l'efficacité des administrations publiques et accroître la transparence dans l'établissement des budgets nationaux.

Nous avons adopté une série de recommandations pour aider les pays en développement à faire en sorte que l'éducation primaire universelle pour tous les enfants et l'accès équitable à l'éducation pour les jeunes filles deviennent une réalité. Nous avons convenu d'accroître de façon significative l'aide bilatérale aux pays qui ont montré leur volonté de prendre des engagements politiques et financiers solides et crédibles pour atteindre ces objectifs.

Nous avons rencontré les présidents de l'Algérie, du Nigéria, du Sénégal et de l'Afrique du Sud ainsi que le Secrétaire général des Nations Unies pour discuter des enjeux auxquels fait face l'Afrique et de la réponse du G8 au Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD).

Nous avons adopté le Plan d'action pour l'Afrique du G8 comme cadre d'action en faveur du NEPAD. Nous avons convenu que chacun de nous mettra en oeuvre des partenariats renforcés avec les pays africains dont la performance correspond aux engagements pris dans le NEPAD.

En partant du principe que les pays africains prendront des engagements politiques solides, et étant donné les tendances récentes en matière d'aide, nous avons bon espoir qu'en tout la moitié ou plus de notre nouvelle aide au développement pourrait aller aux nations de l'Afrique qui sont gouvernées avec justice, qui investissent dans leur capital humain et promeuvent la liberté économique.

Nous avons souligné les conséquences dévastatrices que des maladies comme le paludisme, la tuberculose et le VIH/sida ont sur le développement de l'Afrique. En plus de notre engagement constant à lutter contre ces maladies, nous sommes résolus à consacrer suffisamment de ressources pour éradiquer la polio d'ici 2005.

Nous avons convenu de travailler avec nos partenaires africains pour fournir, d'ici 2003, un plan conjoint destiné à renforcer la capacité de l'Afrique d'effectuer des opérations de maintien de la paix.


Nous poursuivrons notre dialogue avec nos partenaires africains. À notre prochain Sommet, nous examinerons les progrès de la mise en oeuvre du Plan d'action pour l'Afrique du G8 sur la base du rapport final de nos représentants personnels pour l'Afrique. Enfin, nous avons abordé plusieurs questions régionales qui ont d'importantes implications pour la paix et la sécurité internationales.

Nous avons souligné notre détermination à oeuvrer pour favoriser la paix au Moyen-Orient, sur la base de notre vision de deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte à l'intérieur de frontières sûres et reconnues. Nous avons convenu de l'urgence de réformer les institutions et l'économie palestiniennes et de tenir des élections libres et justes.

Nous accordons notre appui au gouvernement de transition en Afghanistan. Nous remplirons les engagements que nous avons pris à la Conférence de Tokyo et nous travaillerons à éradiquer la production et le trafic de l'opium.

Nous avons discuté des tensions qui existent entre l'Inde et le Pakistan. Nous avons convenu que le Pakistan devrait mettre un terme de façon permanente aux activités terroristes réalisées à partir du territoire sous son contrôle. Les deux pays doivent s'engager à maintenir un dialogue suivi sur les questions fondamentales qui les divisent.

Nous nous réjouissons de l'offre du président de la France d'organiser notre prochain Sommet en juin 2003. Nous avons convenu que la Russie assumera la présidence du G8 en 2006 et qu'elle organisera notre Sommet annuel cette même année.





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