Sommet du G7/G8 de Kananaskis ( page 15/22 )

Le NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique)

Kananaskis (Canada) - du 26 juin au 27 juin 2002

I. Origine et vocation

Le Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD) est le résultat de la fusion du Programme pour le millénaire (MAP) de l'Afrique du Sud, du Nigéria et de l'Algérie et du Plan Oméga du Sénégal. Cette fusion à laquelle a aussi contribué l'Egypte a eu lieu au sommet d'Abuja de l'OUA (23 octobre 2001).

Cette initiative correspond à la volonté de l'Afrique de prendre en mains son destin et d'éviter sa marginalisation sur la scène internationale. Elle entend ainsi mobiliser les gouvernements africains autour d'une vision commune du développement, fondée sur la démocratie, la transparence et la bonne gouvernance, et de projets d'intérêt commun. Elle constitue donc un facteur de solidarité et de progrès pour l'Afrique.

Elle traduit aussi la volonté de mettre en place un nouveau partenariat, fondé sur le dialogue et la responsabilité mutuelle, entre l'Afrique et les pays industrialisés.

II. La concrétisation du NEPAD

Sur la base du NEPAD, un programme d'action concret sera proposé au sommet de Durban de l'Union Africaine (8-10 juillet 2002). Ce plan devrait comporter cinq grandes priorités : paix et sécurité, bonne gouvernance économique et d'entreprise, infrastructures, banques centrales et règles financières, agriculture et accès au marchés. L'une de ses grandes originalités est l'élaboration d'un mécanisme de "contrôle par les pairs" purement africain, qui n'est pas sans rappeler le mécanisme similaire existant au sein de l'OCDE. Les modalités de ce mécanisme ont été examinées lors des réunions d'Abuja en mars et de Rome en juin.

III. LA FRANCE ET LE NEPAD

Dès 1999, au sommet du G8 de Cologne, le Président de la République avait souhaité qu'un effort particulier soit consenti en faveur de l'Afrique. Un rapport sur la pauvreté et sur le développement du continent avait été demandé par le G8 aux institutions financières internationales. Un an plus tard, à la veille du sommet d'Okinawa, les Présidents sud-africain, nigérian et algérien, premiers concepteurs du programme MAP, étaient venus présenter leur plan aux Chefs d'Etat et de gouvernement du G8 (à Tokyo). Ils avaient été encouragés à poursuivre dans leur initiative, dont le caractère novateur (principe d'un partenariat fondé sur des engagements mutuels) avait été salué, et à y intégrer les éléments propres au Plan Omega. A Gênes, en 2001, c'est dans le cadre-même du sommet du G8 que s'était tenue une séance de travail entre pays industrialisés et Africains, consacrée à la Nouvelle initiative africaine, qui allait devenir ensuite le NEPAD.

Sur proposition de la France, le sommet du G8 avait adopté un "plan de Gênes pour l'Afrique" apportant son soutien à ce nouveau partenariat et affirmant la volonté de faire progresser concrètement ce projet à l'occasion du sommet de Kananaskis. A mi-parcours entre les sommets de Gênes et de Kananaskis, le Président de la République avait réuni à Paris, le 8 février 2002, treize chefs d'Etat et de gouvernement africains pour faire le point de ce processus. L'impulsion devrait se prolonger au-delà de Kananaskis et devenir un point fort de la présidence française du G8 en 2002-2003.

IV. Le G8 et le NEPAD

Le "plan de Gênes" our l'Afrique avait prévu, pour faire avancer le processus, que les chefs d'Etat et de gouvernement désignent des représentants personnels de haut niveau (le Président de la République a nommé M. Michel Camdessus, ancien Directeur général du FMI). Ceux-ci se sont réunis à intervalle régulier, en associant à une partie de leurs travaux des Délégués africains, pour préparer le plan d'action du G8 en réponse au NEPAD. Ce plan sera présenté à Kananaskis.

Il vise à adresser un message politique fort de soutien et d'encouragement au NEPAD, avec le souci de traiter l'Afrique, comme elle le souhaite elle-même, selon une logique de partenariat et non pas d'assistance.

Il devrait insister, dans ce contexte, sur la nécessité d'un traitement différencié en matière d'aide, qui mette l'accent sur la bonne gouvernance économique et politique, mais qui laisse leur souveraineté aux pays donateurs dans la gestion de leur aide bilatérale.

Il devrait comporter deux volets :

- un volet politique insistant sur la prévention des conflits et l'amélioration de la gouvernance.

- un volet économique portant, d'une part, sur l'amélioration du climat de l'investissement, la libéralisation des échanges et le traitement de la dette et, d'autre part, sur quatre priorités sectorielles (éducation, agriculture, santé, eau).





.
dépêches AFPD3 rss bottomD4 | Dernière version de cette page : 2004-08-03 | Ecrire au webmestre | Informations légales et éditoriales | Accessibilité