Les Ibères furent les premiers habitants de Barkeno (Barcelone) au VIème siècle av. J.C., occupant les sites montagneux qui entourent la ville. A l’époque de l’Empereur Auguste, les Romains fondèrent une colonie qu’ils appelèrent Barcino. Proche de la mer et bénéficiant d’un climat doux, le village fut construit sur un promontoire, le " Taber ", qui se trouve maintenant au centre de la ville. Des remparts du IVème siècle av J.C. attestent de la présence romaine. A la fin du Ier siècle av. J.C, la ville s’intègre à la province de la Tarraconensis alors composée de 12 ensembles territoriaux.

Barcelone connut entre le IVème et le XIIIème siècles les dominations wisigoth et musulmane. En 805, la ville est libérée par Louis le Pieux qui l’intègre à l’Empire carolingien en créant une zone frontière sensée éviter une invasion des musulmans vers le nord. La période médiévale signifie pour Barcelone un renforcement de son rôle politique, économique et religieux, notamment grâce à son essor commercial. L’aristocratie locale, maintenant affranchie de la domination carolingienne, fit construire la cathédrale, la Pía Almoina, et le Palais épiscopal dans un style roman influencé par les techniques française et mozarabe. La place Sant Jaume fut le centre autour duquel la ville gothique se développa grâce à ses commerçants et navigateurs. La découverte du Nouveau Monde entraîna le déclin de la ville, l’océan Atlantique devenant l’espace d’activité commerciale prépondérant.

Le 11 septembre 1714, la Catalogne perd la Guerre de Succession d’Espagne et Barcelone se rend aux troupes du nouveau roi, Philippe V, petit-fils de Louis XIV. Cette défaite sans précédent a pour conséquence l’abolition des institutions catalanes telles que la Généralité et le Conseil des Cent et la disparition de son autonomie politique. Le château de Montjuic est construit pour contenir d’éventuelles rebellions. Pendant le XVIIIème siècle, la ville va prospérer grâce aux fabriques de textiles qui traitent le coton d’Amérique latine. La population augmente rapidement et Barcelone devient le premier centre industriel du pays.

Dans le domaine architectural, tandis que l’on constate l’avènement du style néoclassique, les quartiers du Raval et des Ramblas connaissent une restructuration importante. En 1854, les fortifications sont détruites et Ildefons Cerdà, le baron Haussmann catalan, transforme la ville en créant l’Eixample (" Ensanche "). Les municipalités périphériques de Gràcia, Sants, Horta, Sarrià et Pedralbes sont rattachées à la capitale.

De 1812, date de la proclamation de la Constitution de Cadix, jusqu'à la Première République, de nombreuses grèves et affrontements marquent l’histoire de la ville. En 1888, la ville accueille une exposition universelle en pleine période moderniste. Au même moment, le catalanisme politique prend naissance et la " Renaixença " culturelle fait son apparition.

La Guerre Civile espagnole et le franquisme ont marqué fortement l’identité de la ville en raison d’une répression linguistique et culturelle impitoyable. Les premiers " immigrés " castillanophones arrivent dans les années 50, donnant à Barcelone et sa banlieue un nouveau visage.

En retrouvant son autonomie après la mort de Franco, la capitale catalane reprend son essor, qui culmine avec la célébration des Jeux Olympiques de 1992. Ce rendez-vous représenta une profonde mutation de l’urbanisme barcelonais. Une nouvelle façade maritime fut aménagée ainsi que des installations sportives modernes sur la colline de Montjuic. Actuellement, l'organisation du Forum Universel des Cultures, prévu pour 2004, permet également la réalisation de grands travaux sur la partie nord du littoral, entre le Besos et le port Olympique.

MARS 2002