P M A - évolution de la liste et des critères

P M A - évolution de la liste et des critères


C'est en 1964, à la première Conférence des Nations Unies sur les Commerce et le Développement (CNUCED), que la communauté internationale a reconnu les besoins particuliers des "pays moins développés" -ancienne dénomination des PMA-.
En 1971, tenant compte des conditions économiques très dures prévalant dans ces pays, l'Assemblée Générale des Nations Unies a décidé d'adopter le nouveau terme de "pays les moins avancés" et d'en établir la liste en fonction de trois critères : le PIB par habitant, la part du secteur manufacturier dans le PIB (inférieure à 10%) et le taux d'alphabétisation des adultes (inférieur à 20%). 26 pays sont alors considérés comme les moins développés de la planète.
Au milieu de la décennie 80, une mécanique s'instaure en faveur des PMA et commence à produire des effets : ces pays bénéficient de plus en plus systématiquement de dons et de moins en moins de prêts, les taux d'intérêt de leurs emprunts sont plus bas ; ils bénéficient de rééchelonnements plus favorables de leurs dettes au Club de Paris et sont également privilégiés dans le cadre du Fonds commun des produits de base ou dans celui des accords de Lomé. De ce fait, les pays qui veulent entrer dans cette catégorie sont de plus en plus nombreux et ceux qui pourraient être appelés à sortir de la liste s'y refusent (Vanuatu, Maldives, par exemple).
L'allongement de la liste des Pays les Moins Avancés, depuis 1971 :
En 1971, 26 pays font partie de la liste des PMA : Afghanistan, Bénin, Bhoutan, Botswana, Burkina, Burundi, Ethiopie, Guinée, Haïti, Laos, Lesotho, Malawi, Maldives, Mali, Népal, Niger, Ouganda, Rwanda, Samoa occidental, Sikkim, Somalie, Soudan, Tanzanie, Tchad, les deux Yémens.
Entre 1971 et 1990, 17 s'y sont ajoutés : Bangladesh (1975), Birmanie (1987), Cap Vert (1977), Comores (1977), Djibouti (1987), Gambie (1975), Guinée Bissau (1981), Guinée Equatoriale (1982, Kiribati (1986), Mauritanie (1986), Mozambique (1977), République Centrafricaine (1975), Sao Tome et Principe (1982), la Sierra Leone (1982), le Togo (1982), Tuvalu (1986), Vanuatu (1985).
Entre temps, le Sikkim a été intégré à l'Inde en 1981 et les deux Yémens ont fusionné en 1990. On compte alors 41 PMA (soit 420 millions d'habitants -8% de la population du globe- ; PIB/habitant inférieur en moyenne à
200 dollars ; 0,7% du PIB mondial et 0,4% des exportations mondiales). Sur ce total, 28 sont des Etats africains.
Au cours de la décennie 1990, entrent dans la liste l'Angola, l'Erythrée, Madagascar, la Zambie, les îles Salomon, la République démocratique du Congo, le Liberia, rejoints en 2000 par le Sénégal. Le Botswana est le seul pays depuis la création de la liste des PMA à être sorti de cette catégorie.
Actuellement, le nombre des PMA s'établit donc à 49 pays (y compris le Sénégal, dont l'inscription dans la liste a été formellement confirmée par l'Assemblée Générale des Nations Unies en avril 2001).

L'évolution des critères
Jusqu'en 1999, les pays ont été classés dans la catégorie des PMA sur la base de trois critères :
- le revenu par habitant ;
- l'indice physique de qualité de vie, un indice élaboré sur la base d'éléments mesurant le niveau d'éducation, de nutrition et d'accès à la santé des populations ;
- l'indice de diversification des économies, indice élaboré à partir de plusieurs éléments tels que la part de la production manufacturière dans le PNB ou la diversification des exportations de biens.
Pour être inclus dans la liste, un pays doit se situer en deçà des seuils fixés pour chacun des trois critères et avoir une population inférieure ou égale à 75 millions d'habitants. Le fondement logique de la méthode est d'essayer d'identifier, au sein de la catégorie des pays à faibles revenus, ceux qui sont confrontés à des handicaps structurels de croissance.
Les critères de radiation sont plus restrictifs puisqu'un pays ne peut être sorti de la liste des PMA que dans la mesure où il est constaté, pendant deux revues successives, qu'il ne respecte plus deux au moins des trois critères fixés. Par ailleurs, les seuils établis pour les trois critères sont régulièrement révisés à la hausse s'agissant des procédures de radiation.
En avril 1999, le Comité des politiques du développement, organe subsidiaire du Conseil économique et social des Nations-Unies, a proposé de substituer à l'indice de diversification économique un nouvel indice de vulnérabilité économique. Dans son rapport 2000, le Comité a confirmé son choix du critère de vulnérabilité et l'a appliqué pour réexaminer la liste des PMA, qui a été approuvée par l'ECOSOC en juillet 2000.

MAI 2001





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