Santé

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Lors du Sommet d'Okinawa, les pays membres du G8 avaient pris l'engagement de lutter contre les trois principales maladies transmissibles (Sida, tuberculose, paludisme) en liaison avec "les gouvernements, les organisations internationales, le secteur privé, (en particulier les entreprises pharmaceutiques), les établissements universitaires, les ONG et les autres acteurs concernés de la société civile". La création d'un Fonds global pour la santé résulte de cette idée soutenue par l'appel du Secrétaire général de l'ONU lors du Sommet de l'OUA à Abuja (avril 2001) et confirmée dans la déclaration adoptée par la session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le Sida (25-27 juin 2001).

Le Fonds sera officiellement lancé à Gênes le 20 juillet, en présence de M. Kofi ANNAN, et devrait être opérationnel d'ici la fin de l'année. Un groupe de travail réunissant tous les acteurs concernés, y compris les pays bénéficiaires et les agences multilatérales compétentes, vient de se réunir à Bruxelles pour en définir les modalités de fonctionnement.

Le Fonds doit être financé par des contributions volontaires publiques (gouvernements, institutions multilatérales) mais aussi privées (industries, ONG, particuliers). A ce jour, plusieurs engagements financiers ont été annoncés : Etats Unis (200 MUSD), France (150 millions d'euros), Allemagne (300 MDM), Royaume Uni (200 MUSD), Japon (200 MUSD), pour ce qui concerne le G8, auxquels s'ajoutent d'autres contributions publiques (Suède : 60 MUSD, Irlande : 30 MUSD) ou privées (Fondations Gates : 100 MUSD). L'objectif est de recueillir une somme initiale de 1 milliard de dollars auprès des pays membres du G8.

Le Fonds devra faire porter ses efforts, sous forme de dons, sur trois maladies infectieuses (Sida, paludisme et tuberculose) et s'efforcer de solliciter des fonds sans affectation particulière. Il interviendra en matière de prévention, dépistage, communication, formation, bonnes pratiques, accès aux soins et aux traitements, accompagnement thérapeutique et social, investissements, évaluation, recherche (médicaments, vaccins). Il a vocation à impliquer les pays bénéficiaires (cf. engagement pris à Abuja d'allouer 15 % des budgets nationaux à la santé).

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Les maladies infectieuses constituent pour les pays pauvres un fardeau qui retentit tant sur les indicateurs sanitaires que sur le développement. Trois pathologies (le Sida, la tuberculose et le paludisme) représentent les principales cause de décès (plus de 5 millions de morts par an).

- En touchant préférentiellement les tranches d'âge les plus actives, la pandémie du VIH/Sida menace les secteurs productifs de l'économie et n'épargne plus les zones rurales. La Banque Mondiale estime qu'au delà d'un taux de prévalence de 8 % chez les adultes, chaque point supplémentaire coûte 0,4 point de croissance.

Aujourd'hui, 95 % des 34 millions de personnes infectées vivent dans les pays du sud (1). En 20 ans, 19 millions de personnes sont mortes, faisant passer l'espérance de vie en Afrique de 65 à 45 ans, pour revenir au niveau des années 60. Alors que le taux d'infection décline dans les pays industrialisés, il croît dans les pays du sud où, en 1999, on dénombrait 6 millions de nouveaux cas, dont 600 000 enfants, et 2,6 millions de décès, dont 50 % de femmes, et 13,2 millions d'orphelins.

- Chaque année, apparaissent 8 millions de cas nouveaux de tuberculose tandis que 2 millions de décès sont imputables à cette affection, la plupart dans la tranche d'âge active des 15-59 ans.

La gravité de l'épidémie est majorée par l'émergence de souches de bacilles multirésistants et par l'association avec le VIH. La recrudescence des cas constatée est pour bonne partie liée à l'épidémie de Sida.

- L'importance majeure de la pandémie du VIH/Sida ne doit pas faire oublier que le paludisme affecte le 1/5ème de l'humanité, provoque chaque année dans le monde entre 300 et 500 millions d'épisodes fébriles et plus de 2 millions de décès. Dans les pays de forte endémicité, le paludisme représente la première cause d'hospitalisation (30 %) et le quart des dépenses de santé des ménages.

(1) dont 2/3 sont en Afrique sub-saharienne qui n'abrite que 10 % de la population mondiale.





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