Les relations franco-coréennes

Les relations franco-coréennes

L'année 2000 constitue un point d'orgue pour les relations franco-coréennes, avec la visite d'État en France du président KIM Dae-jung (6-8 mars), et la visite du Président de la République en Corée, en marge du sommet Europe-Asie en octobre 2000, pendant la présidence française de l'Union européenne.
Ce développement des relations politiques répond au souci de diversification de la diplomatie coréenne et s'accompagne d'un renforcement de notre coopération économique.
Le niveau et la fréquence des contacts illustrent la qualité des relations bilatérales et la volonté de la France et de la Corée d'approfondir celles-ci.

La République de Corée, longtemps contrainte à une relation très exclusive avec les États-Unis et limitée en Extrême-Orient par le poids du Japon et de la Chine, se tourne maintenant vers l'Asie et l'Europe pour des raisons politiques et économiques. Le rôle de la France dans la construction européenne et son statut de membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations-Unies en font un interlocuteur privilégié. En retour, l’approfondissement de la coopération politique avec la Corée vise notamment à pérenniser notre présence sur un marché en développement et de favoriser les investissements créateurs d'emploi en France. Le Sommet Europe-Asie (ASEM) fournit aussi un cadre de rapprochement. Un accord de commerce et de coopération UE-Corée assorti d'une déclaration politique a été signé le 28 octobre 1996.

Les progrès rapides de nos relations bilatérales ont été soutenus par des rencontres au plus haut niveau :
- en septembre 1993, visite d'État en Corée du Président MITTERRAND. Il s'agissait de la première visite d'un Président français en Corée.
- en mars 1995, visite d'État en retour du Président coréen.
- le 2 avril 1998, entretien entre le Président de la République et M. KIM Dae-jung, nouvellement élu, en marge du sommet de l'ASEM de Londres.
- du 6 au 8 mars dernier, visite d'État en France de M. KIM Dae-jung.

La France entretient un contact étroit avec la Corée sur la question nord-coréenne, dans ses aspects politiques comme dans ses aspects de non-prolifération : membre du Commandement des Nations-Unies en Corée, la France a toujours affirmé la nécessité de la reprise d'un dialogue intercoréen substantiel. Comme ses partenaires européens, elle soutient la politique d'engagement (sunshine policy) du président KIM Dae-jung et s'est félicitée de la tenue du sommet intercoréen de Pyongyang, du 13 au 15 juin. Elle a encouragé les deux pays a poursuivre leur dialogue et a pris acte des perspectives encourageantes qui sont apparues depuis (retrouvaillles de familles séparées par la guerre, lancement des travaux de reconnexion des réseaux ferrés, rencontre entre ministres de la Défense).

La France soutient l'accord américano-nord coréen d'octobre 1994, qui vise la réorientation pacifique du programme nucléaire de Pyongyang et participe au financement de la KEDO : soit directement (contribution de
10 MF, soit au travers de l'UE dont la contribution sur la période 1996-2000 s'élève à près de 500 MF. La France fournit également une aide humanitaire à la République populaire démocratique de Corée, soit directement (subvention de 600 KF en 1998 à une opération de secours infantile menée par l'ONG Action contre la Faim), soit dans le cadre de l'Union européenne dont l'aide totale pour la période 1994-1999 s'est élevée à près de 1,2 milliards F.

Un dossier particulier mérite d’être signalé : la Corée réclame la restitution d'archives de la Bibliothèque Nationale de France dont la marine française s'était emparée en 1866 en représailles à l'exécution de neuf missionnaires français.

Fin 1991, les autorités coréennes en ont demandé la restitution. A la veille de la visite du Président MITTERRAND en 1993, les Coréens ayant réitéré leur demande, le chef de l'État a retenu la solution d'un prêt croisé à long terme (compte tenu de l'inaliénabilité du patrimoine national), et a remis symboliquement un volume au Président KIM Young-sam.

Le principe du prêt croisé a été réaffirmé lors de la rencontre de mars 2000 entre les deux présidents. Ses modalités pratiques, et en particulier la composition du dépôt coréen en France, sont en cours de négociation entre les deux experts désignés par les gouvernements français et coréen.

OCTOBRE 2000





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