Né à Belgrade en 1944, M. Vojislav Kostunica est diplômé en droit en 1966. Assistant à l'Université dès 1970, il doit cependant quitter son poste en 1974 pour ses activités politiques ''anti-socialistes'' et se voit confiné dans l'Institut de philosophie et de théorie sociale. En 1989, il refuse d'être réintégré à l'Université et prend part à la fondation du Parti démocratique avec le professeur Micunovic, aujourd'hui Président de l'Assemblée fédérale, et Zoran Djindjic. En 1992, il quitte le parti pour fonder le Parti démocratique de Serbie, plus à droite, qui regroupe des nationalistes serbes anticommunistes.

Il est élu au Parlement de Serbie de 1990 à 1997, mais son parti ne parvient guère à dépasser les 2 ou 3% des voix et est victime de plusieurs scissions. Tout en s'opposant à tout compromis avec Milosevic, M. Kostunica refuse de prendre part aux manifestations de 1996-1997, estimant la coalition ''Ensemble'' vouée à l'échec et craignant les débordements de la rue. Il condamne catégoriquement les bombardements de l'OTAN, sans pour autant se rallier au régime. Il estime alors que l'inculpation de Milosevic par le TPIY est une erreur. A l'été 2000, la DOS le choisit comme candidat, compte tenu de son excellente image dans le public, faute de se mettre d'accord sur les noms de MM. Draskovic et Djindjic.

M. Kostunica accomplit une excellente campagne pendant laquelle il rencontre une vraie adhésion populaire, qui ne s'est pas démentie depuis octobre (avec une cote de popularité dépassant 70%). Il a pesé de tout son poids en faveur d'une transition légaliste, ordonnée et progressive.

Son sens de l'Etat, sa simplicité et la modestie de son train de vie sont loués. Le Président Kostunica suit de très près la question du Kosovo et s'est investi totalement dans le sauvetage de la Fédération.

La crise autour de l'arrestation de Milosevic puis de son transfèrement à La Haye, l'affaire qui a éclaté autour du meurtre de l'ancien dirigeant des services de sécurité Gavrilovic, ont conduit à des tensions avec M. Djindjic.

DECEMBRE 2001