L'intégration africaine et l'Union européenne

L'intégration africaine et l'Union européenne

Vendredi 23 juin 2000


Le nouvel accord de partenariat liant l'Union européenne aux 77 pays ACP a été signé à Cotonou le 23 juin 2000. Il introduit des modalités profondément renouvelées des différents volets de cette relation : renforcement du dialogue politique, ouverture aux acteurs de la société civile, transition progressive vers un nouveau régime commercial fondé sur l'intégration régionale au sein du groupe ACP, accroissement de l'efficacité de la coopération financière. Les ressources du 9ème Fonds européen de Développement, d'un montant de 15,2 milliards d'euros, accompagneront la mise en oeuvre de ces réformes. S'y ajouteront les reliquats des FED antérieurs pour près de 10 milliards d'euros.
La promotion de l'intégration régionale est au coeur de l'accord de Cotonou par le biais des accords de partenariat économiques régionalisés (APER), prévoyant l'introduction progressive du libre échange entre l'Union et des sous-ensembles économiquement intégrés au sein du groupe ACP. Ces accords devront être négociés à partir de 2002 et entrer en vigueur en 2008 au plus tard. La libéralisation interviendra entre 2008 et 2020, selon un calendrier asymétrique.
Les APER devraient inciter les pays ACP à aller de l'avant dans leur intégration économique, à dépasser le cadre trop exigu de leurs marchés nationaux et à rechercher un ancrage à l'économie européenne, grâce à l'introduction du libre échange et au développement de la coopération dans tous les domaines liés au commerce.
La mise en oeuvre de ce dispositif ne pourra aboutir que si les ACP engagent sans tarder les efforts d'ajustement nécessaires et rationalisent leurs initiatives d'intégration régionale. C'est en effet aux ACP qu'appartient le choix des régions appelées à négocier des APER avec l'Union européenne.
Les pertes de recettes fiscales liées à la libéralisation des échanges devraient être compensées par un accroissement des investissements directs extérieurs. Dans l'immédiat, des mesures de soutien doivent être mises en place sur les financements du Fonds européen de Développement.
L'Union devra continuer à convaincre les ACP des bénéfices de l'approche régionale et exercer une incitation importante, en particulier en direction des PMA qui pourraient être tentés de se contenter de l'amélioration de leur accès au marché communautaire. Il conviendra de les convaincre de l'intérêt de s'insérer dans une zone de libre-échange entre l'Union et un sous-ensemble régional ACP, en insistant sur la dynamique attendue de ce dispositif et l'effet d'entraînement à long terme sur les économies de tous les pays concernés quel que soit leur niveau de revenu.
RENCONTRES
Plusieurs facteurs expliquent les faiblesses de l'intégration régionale en Afrique. Ils concernent en premier lieu les structures des économies africaines : faible densité démographique, bas niveau des revenus, insuffisance des infrastructures de communication, imperfections du marché (risque bancaire, situations de monopole, information déficiente, absence de standardisation des produits), inconvertibilité des monnaies.
Ils ont aussi pour origine les écarts entre les stratégies régionales énoncées et la mise en oeuvre effective des politiques économiques au niveau des Etats ou des unions économiques ou douanières. Ils proviennent enfin du coût élevé des institutions régionales et de la faiblesse de leurs moyens financiers.

JANVIER 2001





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