Les relations France / Cameroun

Les relations France / Cameroun


1 – Relations politiques
Les relations politiques sont étroites. Le Président BIYA se rend souvent en France, soit en visite officielle (mai 1987), soit à titre privé (mai et novembre 1996, juillet 1997, mai 1998, mai 1999, mai 2000). Il s’est rendu au Sommet Afrique-France de novembre 1998. Le Président de la République a effectué une visite d’Etat au Cameroun le 24 juillet 2000 mais a dû interrompre son séjour pour se rendre à Rabat en raison du décès du roi HASSAN II.
Le ministre délégué à la Coopération s’était rendu en visite à Yaoundé en avril 1998.

2 – Coopération civile
La France est le premier bailleur de fonds bilatéral du Cameroun. Le montant de son aide publique au développement (APD) varie d’une année à l’autre selon l’importance de ses prêts à l’ajustement structurel (PAS) : 740 MF en 1995 ; 310 MF en 1996 ; 1150 MF en 1997 ; 571 MF en 1998 et
932 MF en 1999. Outre les PAS, cette aide recouvre principalement les interventions de l’Agence Française de Développement (183 MF en 2000) Ó dont le Cameroun est le premier pays d’intervention dans le mondeÓ et du Ministère des Affaires étrangères (125 MF en 2000). Les assistants techniques civils sont, cette année, au nombre de 160 au Cameroun. Les quatre principales orientations à moyen terme de la coopération sont les suivantes :
• le soutien à la consolidation des institutions de l’Etat de droit et à l’enracinement de la démocratie ;
• l’aide à l’ajustement et à l’accompagnement de la relance économique ;
• l’appui aux secteurs sociaux et au développement des ressources humaines ;
• la mobilisation de la société civile dans la lutte contre la pauvreté.
Principal opérateur de la coopération, l’Agence Française de Développement verse au Cameroun les prêts français à l’ajustement structurel (1350 MFF de 1977 à 1999), lui octroie des prêts à taux concessionnel (durée de 19 ans dont 7 de différé, à un taux de 2,5%) pour financer des projets de développement (230 millions par an en moyenne au cours des cinq dernières années) et finance des opérateurs privés (82 MF en 1999, 42 MF en 2000) à travers sa filiale Proparco.
L’AFD a donné au cours des dernières années la priorité à la réhabilitation des infrastructures de base, pour pallier la baisse de l’investissement public (1,4% du PIB en 1996). Cela restera son premier objectif en 2001 avec pour projets principaux la réhabilitation du pont sur le Wouri à Douala, le co-financement, avec la Banque Mondiale et la BEI, de la réfection de la voie ferrée Yaoundé-Ngaoundéré et la rénovation d’une partie de la voirie de Douala.
La France est étroitement associée au processus d’allégement de la dette, au titre des pays pauvres très endettés (PPTE), dont la première étape a été franchie avec succès par le Cameroun (point de décision : 10 octobre 2000). D’importantes annulations de dette française devraient intervenir à partir de 2002. Ces sommes devront être réaffectées à des projets destinés à lutter contre la pauvreté (santé, éducation, infrastructures rurales).
Le principal défi désormais lancé aux bailleurs de fonds du Cameroun est le renforcement des capacités administratives camerounaises à gérer ces sommes. Il est notamment demandé aux autorités camerounaises, à travers le plan stratégique de lutte contre la pauvreté qu’elles ont adopté, d’améliorer leurs méthodes de gestion et d’associer davantage la société civile aux projets menés.

3. Relations militaires
La coopération militaire vise à conforter la stabilité d’un pays situé au voisinage de plusieurs zones de crise. Elle vise aussi à renforcer, dans un cadre régional, les capacités camerounaises de maintien de la paix (Pôle aéronautique de Garoua). Le Cameroun et la France ont conclu en 1974 un accord spécial de défense et un accord de coopération militaire.

4. Relations économiques et commerciales
Avec 30% des parts de marché et 3 Mds de FF d’exportations en 2000, la France reste le premier fournisseur du Cameroun. Le Cameroun se place au 3ème rang des clients de la France en Zone Franc, après la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Ce commerce avec le Cameroun est structurellement excédentaire. Les principaux produits exportés en 2000 sont les préparations pharmaceutiques (12,2%), les véhicules et équipements automobiles (8,3%), les équipements informatiques (4,5%), les appareils de transmission (3,8%), les céréales et plantes industrielles (3,3%). Les échanges commerciaux bilatéraux s’orientent en 2001 à la hausse, tant en ce qui concerne les exportations que les importations.
Les investissements français au Cameroun sont redevenus positifs à partir de 1995. Beaucoup d’entreprises françaises ayant résisté à la crise des années 1986-1994, la France est aujourd’hui le premier investisseur étranger au Cameroun avec 20% du stock d’investissements directs étrangers (1,4 Md F). Parmi les 140 filiales d’entreprises françaises employant plus de 20 000 personnes se trouvent la Société Générale, le Crédit Lyonnais, BGI Castel, Total, Péchiney, la Compagnie Fruitière, Elf Aquitaine, la CFAO, le Groupe Bollloré, Lafarge, France Câbles et Radio.
La France est par ailleurs très impliquée dans le programme de privatisations en cours. L’entreprise de sucre Camsuco a été rachetée par le groupe Soomdia, la Compagnie nationale des chemins de fers camerounais par un consortium où figure Bolloré, la Banque Bicec par le Groupe des Banques Populaires, la Société camerounaise des palmeraies (Socapalm) par Bolloré et un partenaire local. Les entreprises françaises suivent d'autres projets de privatisation : Société Nationale des Eaux du Cameroun avec Suez Lyonnaise, CDC (bananes, hévéa...) avec la Cie Fruitière et Bolloré, Socar (assurances) avec Chanas et Privat.
Par ailleurs, plus de 3 Mds de FF de contrats de travaux et de services ont été adjugés à des entreprises françaises pour la construction de l’oléoduc Doba-Kribi, dont 1000 km traversent le territoire camerounais. Bouygues et sa filiale Dragages et travaux publics construiront la route tchadienne parallèle à l’oléoduc (300 MF), Sogea réalisera deux tronçons de routes au Cameroun (600 MF) et Spie-Capag participera à la pose de l’oléoduc
(1,1 Md F, en coopération avec une firme américaine).

5. La Communauté française au Cameroun
7 000 Français environ résident au Cameroun. Nous avons trois Consulats au Cameroun : à Douala (4 000 Français), à Yaoundé (2 563) et à Garoua (664).

6. La communauté camerounaise en France
La communauté camerounaise en France compte 18400 personnes, pour l’essentiel d’ethnie Bamiléké. Les mouvements migratoires entre le Cameroun et la France sont importants. Nos services consulaires ont délivré 21000 visas en 1998.


JANVIER 2001





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