Le Sumo

Le Sumo

I - Un sport aux origines mythologiques


Selon plusieurs sources concordantes, le sumo, une forme de lutte ancienne de 2000 ans, trouve son origine dans la mythologie : le recueil de textes anciens Kojiki relate le combat des dieux Takemikazuchi et Takeminakata tandis que le Nihon Shoki rapporte la victoire de Nominosukune sur Taimanoseka, considérée comme la première lutte de sumo. Tour à tour moyen de prévoir l'avenir, spectacle destiné à l'empereur (Tenno), entraînement pour les Samouraï (1192-1573) ou ressource financière pour les temples et sanctuaires, le sumo n'est devenu un sport professionnel codifié qu'au début de l'ère Edo (1603-1867).

Depuis 1958, six tournois (basho) de sumo sont organisés par an. Quatre à Tokyo au Ryogoku Kokugikan, pour célébrer chaque saison : le printemps (Haru Basho) au mois de mars, l'été (Natsu Basho) au mois de mai, l'automne (Aki Basho) en septembre et l'hiver (Hatsu Basho, ou tournoi du Nouvel An). Deux ont lieu en dehors de la capitale : à Kyushu en novembre et à Nagoya en juillet.

II - Règles et déroulement d'un combat
Les premières minutes qui précédent le combat proprement dit sont utilisées par les lutteurs pour s'impressionner mutuellement : face à face, les deux sumotori se toisent, tapent du pied pour écraser les mauvais esprits, s'accroupissent et lancent du sel en l'air afin de purifier le lieu sacré du combat, un cercle placée au centre de l'arène surélevée appelé dohyo. A l'issue de ces quelques minutes rituelles, le combat peut débuter. Celui-ci ne dure, en règle générale, pas plus de quelques secondes : pour être victorieux, il faut soit faire sortir son adversaire des limites du dohyo, soit lui faire toucher le sol avec toute autre partie de son corps que la plante des pieds. Soixante dix prises permettent d'atteindre l'un ou l'autre de ces buts. Les prises les plus fréquemment utilisées aujourd'hui sont le oshidashi ("propulser au dehors"), le okuridashi ("envoyer et sortir"), le yorikiri ("s'approcher et franchir") et le tsukidashi (pousser et sortir). La régularité d'un combat est contrôlée par un arbitre (gyoji) qui se tient sur le dohyo habillé comme les courtisans du XIV ème siècle. Des juges (Shimpan) sont assis à l'extérieur du dohyo.

III - Vie et carrière d'un sumotori
La carrière d'un sumotori ou rikishi (terme plus fréquemment utilisé) débute généralement lorsqu'il est âgé de 15 ans et ne dure guère qu'une quinzaine d'années. Entraînés et éduqués dans des écuries (heya), les sumotori subissent un régime alimentaire et sportif très dense : mesurant en moyenne 1,85 mètres pour 148 kg, certains peuvent peser plus de 200 kg (à titre d'exemple, Akebono pèse 234 kg).

Le classement des rikishi professionnels est déterminé par les résultats obtenus à chacun des tournois. Seuls les lutteurs des deux plus hautes catégories, juryo et makuuchi sont salariés. Ils bénéficient du titre de sekitori ("lutteur de haut niveau") et sont autorisés à avoir les cheveux longs, huilés et coiffés d'un oichomage (noeud en forme de ginkgo). Seul le titre de Yokozuna ("grand champion") est acquis pour toujours : le sumotori qui ne se sent plus en mesure de le défendre choisi volontairement de se retirer de la compétition.

Sport traditionnel japonais, le Sumo bénéficie aussi d'une reconnaissance internationale. Certains des rikishi parmi les plus renommés -Akebono ou Musashimaru par exemple - sont d'origine étrangère. Des tournois ont été organisés à diverses reprises à travers le monde : Moscou (1965), Pékin et Shangai (1973), Mexico (1981), New-York (1985), Paris (1986), Sao Paulo (1990), Vienne (1995), Melbourne et Sydney (1997) ont tour à tour accueilli ces spectaculaires lutteurs.

Plusieurs pays offrent des prix aux vainqueurs des tournois, à l'image de la République Tchèque depuis 1970, les Emirats Arabes Unis depuis 1979, le Mexique depuis 1981, la Hongrie depuis 1985 et plus récemment, la Mongolie (1997).





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