Le nord Cameroun

Le nord Cameroun


Appartenant à la zone sahelo-soudanaise, le nord Cameroun constitue écologiquement une zone distincte du reste du pays. L'Adamaoua, région de vastes plateaux dénudés, d'altitude moyenne, constitue la ligne de partage entre les forêts du sud, de l'est et du centre du Cameroun et les savanes du nord. A cette identité physique marquée, s'ajoute une certaine unité culturelle conférée par l'expansion du foufoulde, la langue des pasteurs peuls, dont l'usage s'est étendu à toutes les populations des trois provinces qui constituent le grand nord (l'Adamaoua, le nord et l'extrême nord). La marque de l'islam qui, à défaut d'être confession majoritaire, est celle des peuls, longtemps la population dominante, est également très visible.

Les trois provinces du grand nord regroupent sur un peu moins d'un tiers du territoire 4,3 millions d'habitants (soit entre un tiers et un quart de la population du Cameroun). Elles ne totalisent cependant qu'environ 21% du PIB national. De fait, le nord est une région d'accès difficile en raison de la barrière naturelle constituée par les plateaux de l'Adamaoua. A une économie traditionnelle fondée sur l'élevage et une petite agriculture de subsistance sont venues s'ajouter les ressources procurées par certaines cultures commerciales, au premier rang desquelles celle du coton. En outre, une forte pression démographique, due tout autant à la croissance naturelle qu'à certaines migrations internes, pèse aujourd'hui sur la vallée de la Benoue et menace un certain nombre d'espaces naturels très imparfaitement protégés.

Les travaux de construction de l'oléoduc Doba-Kribi, qui traversera le nord Cameroun sur sa partie orientale, devraient produire davantage d'effets en termes d'emploi et de création de richesse à Douala que dans le nord lui-même. Toutefois, à plus long terme, cette infrastructure pourrait entraîner un développement de l'exploration pétrolière dans le nord Cameroun ou existent de petits gisements d'hydrocarbures, appartenant à la même nappe que les gisements voisins du Tchad.

En dépit de certains facteurs d'unité, le nord ne constitue pas une région homogène. Les Peuls musulmans, venus de l'ouest à partir du XVIIème siècle, ont achevé, au XIXème siècle, la conquête de la région en soumettant de nombreux peuples de langues tchadiques.

Les uns ont trouvé refuge dans les monts Mandara (Madara, Mafa, Mofou, Kapsiki, Guiziga, Guidar, etc.), les autres, arrivés plus récemment, sont restés dans la plaine (Massa, Mousgoum, Kotoko, etc.). L'antagonisme entre ces populations, souvent demeurées animistes (les Peuls leur ont attribué le nom générique de "Kirdi", c'est-à-dire païens) ou converties au christianisme ces dernières années, reste perceptible.

JANVIER 2001





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