L'aide publique au développement

L'aide publique au développement

La diminution des flux d’aide publique au développement, constatée depuis le début des années 90, a connu un coup d’arrêt en 1998. Celui-ci devrait se confirmer en 1999, selon les statistiques provisoires du Comité d’Aide au Développement (CAD) de l’OCDE.

Cette reprise timide devrait amener le montant total de l’aide publique au développement à 55,9 milliards de dollars, soit environ le montant de 1996 (55,4 milliards de dollars). L’aide publique au développement des pays membres du CAD de l’OCDE devrait augmenter de 5% en termes réels en 1999 par rapport à 1998. Cette augmentation s’explique pour l’essentiel par l’aide exceptionnelle consentie par le Japon aux pays affectés par la crise financière en Asie, ainsi que par l’effort international en faveur du Kosovo. L’aide publique au développement des pays donateurs devrait s’établir à 0,24% de leur PIB en 1999, contre 0,33% en 1992 et 0,22% en 1997. Ce redressement timide ne concerne pas les pays donateurs non membres du CAD (monarchies pétrolières notamment), dont le volume d’APD stagne à 0,5 milliard de dollars alors qu’il en représentait le double au début de la décennie.

En 1998, le Japon est resté le premier donateur avec 10,6 milliards de dollars. Il devançait les Etats-Unis (8,7 milliards), la France (5,7 milliards) l’Allemagne (5,5 milliards), le Royaume-Uni (3,8 milliards) et les Pays-Bas (3 milliards). En termes relatifs, seuls le Danemark, la Norvège, les Pays-Bas et la Suède se situent au-delà du seuil des 0,7% du PNB. Avec 0,4%, la France se place en sixième position et reste le meilleur élève du G7. L’Italie (0,20%) et les Etats-Unis (0,1%) ferment la marche. Ces positions ne devraient pas connaître de modification en 1999.
Le volume de l’aide publique française a diminué dans la seconde moitié de la décennie. L’aide française était de 38 Mds F en 1996, soit 0,48% du PIB. Elle a atteint, en 1998, 33,9 Mds F soit 0,40% du PIB, et devrait se situer en 1999 à 33,7 Mds F (0,38% du PIB). Le retrait des DOM-TOM des chiffres de l’APD française en 2000 devrait représenter une perte de 0,05 à 0,08 point dans la part de l’APD par rapport au PIB.

Les pays à faible revenu ont reçu, en 1998, 50% des flux d’aide publique au développement. Bien que ne regroupant qu’un huitième de la population mondiale en développement, les PMA ont reçu environ un quart du total de l’aide publique, soit environ 20 dollars par habitant. Cependant, seuls six des Etats membres du CAD (Danemark, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Suède) ont atteint l’objectif de consacrer 0,15% de leur PIB à l’aide publique aux PMA. La France y consacrait 0,07% de son PIB en 1998.

L’Afrique subsaharienne reste la principale région bénéficiaire de l’APD : elle recevait 27% du total de l’APD en 1998, en recul relatif cependant par rapport à 1989 (40%). L’Asie constitue la seconde région d’orientation des flux (26% en comprenant l’APD aux républiques d’Asie centrale de l’ex-CEI). L’Amérique centrale et latine attire 11% des flux. La comparaison avec la situation en 1989 montre clairement un transfert des flux d’APD depuis le Sud (Afrique subsaharienne et Asie orientale notamment) vers les pays de l’ancien bloc socialiste. Cette tendance devrait s’accentuer en 1999 du fait de la mobilisation en faveur du Kosovo. En montants absolus, les principaux bénéficiaires d’aide publique au développement en 1998 sont la Chine, l’Egypte, l’Inde, l’Indonésie le Bangladesh, le Viêt-nam, le Pakistan et le Mozambique. Les principaux bénéficiaires d’Afrique subsaharienne sont le Mozambique, la Tanzanie, la Côte d’Ivoire et le Ghana.

SEPTEMBRE 2000





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