Sommet Union européenne/Etats-Unis | déclaration sur l'Europe du sud-est (Washington)

DÉCLARATION SUR L'EUROPE DU SUD-EST TEXTE ADOPTÉ LORS DU SOMMET UNION EUROPÉENNE / ÉTATS-UNIS

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WASHINGTON - ÉTATS-UNIS LUNDI 18 DECEMBRE 2000

À un moment où la démocratie est en train de s'implanter dans toute la région et doit être consolidée au bénéfice de tous, la coopération très fructueuse à ce jour entre l'Union européenne et les États-Unis dans la région de l'Europe du sud-est doit rester étroite et se poursuivre durablement.

L'année 2000 s'est ouverte avec le changement démocratique en Croatie. Elle s'achève avec la victoire des forces démocratiques en République fédérale de Yougoslavie. C'est là une évolution encourageante qui offre de nouvelles perspectives importantes à tous les pays de la région.

Les changements historiques récents ouvrent la voie à la réconciliation et à la coopération régionales. Ils permettent à l'ensemble des pays de la région de nouer des relations nouvelles qui sont bénéfiques pour chacun d'entre eux ainsi que pour la stabilité de la région, le développement de leurs économies, la paix, la prospérité et la stabilité sur le continent européen. Ils donnent une impulsion nouvelle à une politique de bon voisinage fondée sur le règlement négocié des différends, le respect des droits des personnes appartenant à des minorités, le respect des obligations internationales, y compris à l'égard du Tribunal pénal international pour la Yougoslavie, le règlement durable de la question des réfugiés et des personnes déplacées et le respect des frontières internationales. Ils renforcent la sécurité régionale et doivent favoriser la conclusion par les pays concernés des négociations sur le contrôle et la réduction des armements au niveau régional, prévues par les accords de Dayton.

Nous apportons tout notre soutien à ce processus de réconciliation et à la coopération régionale qui offrent aux pays de la région de nouvelles perspectives. Nous nous félicitons des résultats du Sommet de Zagreb du 24 novembre, qui a mis en évidence le lien existant entre les progrès accomplis par les pays de la région sur la voie de la démocratie, de l'état de droit, de la réconciliation et de la coopération régionales, d'une part, et le rapprochement entre chacun de ces pays et l'Union européenne sur la base d'un traitement individuel, dans le cadre du processus de stabilisation et d'association de l'Union européenne, d'autre part. À cet égard, nous saluons les engagements pris par les cinq pays du processus de stabilisation et d'association dans le cadre de la déclaration de Zagreb.

Nous soulignons également l'importance du Pacte de stabilité pour l'Europe du sud-est en tant que moyen d'accélérer l'intégration de la région au sein de la communauté euro-atlantique. L'inclusion de la RFY dans le Pacte de stabilité permettra à celui-ci de développer tout son potentiel. Le Pacte de stabilité doit continuer à bénéficier de notre soutien politique et financier. Nous nous félicitons que le Haut Comité de pilotage, qui s'est réuni à Paris le 14 novembre 2000, ait proposé que soit organisée dès que possible en 2001 une deuxième conférence régionale de financement du Pacte de stabilité.

L'Union européenne et les États-Unis ont mobilisé des ressources considérables pour appuyer la consolidation de la démocratie en RFY. Nous espérons voir les progrès de la démocratie se poursuivre avec les élections du 23 décembre en Serbie. Nous saluons également l'initiative de la Commission européenne et de la Banque mondiale qui ont organisé la réunion de coordination des donateurs le 12 décembre 2000 pour répondre aux besoins les plus pressants de la RFY/Serbie. La Commission européenne et la Banque mondiale doivent faire en sorte que, dans le cadre du Haut Comité de pilotage, les efforts consentis par l'Europe, les États-Unis et tous les autres donateurs soient coordonnés et contribuent à la consolidation de la démocratie et au développement économique de ce pays. Nous nous félicitons des décisions déjà prises par le Haut Comité de pilotage lors de sa réunion du 14 novembre 2000 à Paris, et notamment de la décision de prévoir une conférence de financement pour la RFY dès que possible en 2001.

Nous condamnons vigoureusement la flambée de violence dans la région de Presevo dans le sud de la Serbie et nous appelons toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue et à régler leurs différends exclusivement par un dialogue pacifique et transparent.

Nous nous félicitons des progrès enregistrés au Kosovo dans la mise en oeuvre de la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations Unies : la mise en place d'une administration intérimaire s'est déroulée de façon satisfaisante, la reconstruction se poursuit, des élections municipales se sont déroulées de manière pacifique et démocratique, les conditions de sécurité se sont améliorées. Nous condamnons avec vigueur l'usage de la violence, toute forme d'extrémisme ainsi que tout acte rendant plus difficile la coexistence entre les communautés et portant atteinte à la stabilité régionale. Nous soutenons sans réserve le droit de tous les Kosovars déplacés de rentrer chez eux dans des conditions de paix et de sécurité. Nous confirmons notre soutien total à la mise en oeuvre de la résolution 1244. À cet égard, nous appuyons pleinement les efforts du Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU en vue d'établir au Kosovo des institutions démocratiques et autonomes, fondées sur des principes clairement énoncés, conformément à la résolution 1244.

Nous remercions et nous félicitons M. Kouchner pour le travail remarquable qu'il a accompli dans des circonstances difficiles. Nous saluons l'action conjointement menée par la MINUK et la KFOR. Nous assurons de notre entier soutien M. Haekkerup qui vient d'être désigné Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le Kosovo.

En Bosnie-Herzégovine, nous saluons les contributions constructives du Haut Représentant et de la SFOR à la mise en place d'un État à même de fonctionner. Nous notons avec satisfaction que les partis attachés à l'orientation européenne de la Bosnie-Herzégovine ont recueilli la majorité des suffrages lors des récentes élections générales. Nous attendons des nouvelles autorités qu'elles prouvent leur attachement au programme de réforme européen de la Bosnie-Herzégovine en prenant les mesures urgentes qui s'imposent dans des domaines politiques et économiques essentiels. Tout gouvernement, au niveau de l'État et à celui des Entités, doit fonder son action sur le strict respect des accords de Dayton et des obligations qui en découlent, notamment les conclusions des conférences ministérielles de mise en oeuvre de ces accords.

Nous saluons les progrès continus accomplis ailleurs dans la région. Toutefois, nous sommes préoccupés par l'intensification de la violence politique en Albanie et soutenons les efforts déployés par le gouvernement albanais pour faire respecter l'état de droit.

Nous appelons tous les États de la région à poursuivre et à intensifier leurs efforts pour régler les différends bilatéraux et les questions internes concernant les minorités ethniques exclusivement par un dialogue pacifique et démocratique, et à respecter pleinement leurs obligations internationales, notamment en coopérant avec le Tribunal pénal international pour la Yougoslavie.




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