- Le quartier de Bab-el-Oued

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Histoire

S'étendant à l'ouest de la Casbah, au-delà de la "porte de la rivière" (bab el-oued), le quartier de Bab el-Oued a connu après 1830 une forte émigration d'Européens de condition modeste, principalement d'origine espagnole. L'augmentation de la population (80 000 habitants en 1950) amena les autorités à élargir les axes et édifier des immeubles plus hauts, construits dans un style colonial, se substituant aux anciennes demeures mauresques. Au début du XXème siècle, Bab el-Oued symbolise l'Alger populaire au langage bigarré, mélange de catalan, de castillan, de français, d'arabe, de provençal, de napolitain et de sicilien.

La catastrophe naturelle du 10 novembre 2002 Le quartier de Bab el-Oued est délimité au nord-est par le front de mer (boulevard Mira), à l'ouest par la commune de Bologhine et la colline de Bainem, au sud-ouest par la commune de Frais-Vallon (oued Koriche) et à l'est par la Casbah. Situé en contrebas de la colline, le quartier a été touché de plein fouet par les torrents de boue qui ont dévalé jusqu'à la mer (670 victimes sur un total de 700 à Alger et environ 150 disparus). Après plusieurs mois de sécheresse, les terres dans les hauteurs d'Alger se sont brutalement gorgées d'eau : non retenues en raison du déboisement et des constructions sauvages dans les hauteurs de Bab el-Oued, elles ont glissé, se transformant en torrents de boue qui ont obstrué les voies d'évacuation des eaux et aggravé l'ampleur des inondations.

Environ 900 familles, déclarées sinistrées, ont été relogées dans de nouveaux appartements, des établissements publics et des centres de transit à la périphérie d'Alger. Les services de la wilaya entreprennent le recensement des immeubles insalubres ou menaçant de s'écrouler, interdisant que les logements illégaux ou évacués lors de la catastrophe soient reconstruits ou réhabilités. Un plan d'urbanisme et de réhabilitation du quartier est actuellement à l'étude, en liaison avec la Ville de Paris. Les caves, les égouts et plusieurs ruelles sont encore obstrués par la boue. Les travaux d'évacuation, en dépit de l'importance des efforts et des moyens consentis, pourraient encore durer plusieurs mois.

Le quartier des trois horloges Ce quartier au coeur de Bab el-Oued a été réaménagé au début du XXème siècle. Il doit son nom à l'installation d'un lampadaire en fonte surmonté d'une horloge à trois cadrans, qui a longtemps rythmé la vie du quartier et qui continue à symboliser celui-ci. Les torrents de boue ont endommagé cette pièce (porte fonte, minuteries, aiguilles et horloge mère). La société française MAMIAS, qui avait déjà réparé l'ensemble en 1982, est en contact avec les Fontes de Paris et des sociétés algériennes en vue de procéder aux travaux de fonderie.

Le marché Triolet Dévasté par la catastrophe, ce marché se situe sur les hauteurs de Bab el-Oued, en contrebas de Frais-Vallon. Rasé lors des travaux de déblaiement, il témoigne de la violence avec laquelle les torrents de boue se sont déversés dans le quartier.

Le CHU de Bab el-Oued Constitué de l'hôpital Maillot au nord-ouest et de la clinique Gharafa (à 100 m en aval de la place des trois-horloges), le CHU a souffert des intempéries. Son personnel (2 500 personnes dont 350 médecins) s'est dévoué à la tâche lors des secours et a payé un lourd tribut à la catastrophe (une vingtaine de décès).

DECEMBRE 2001





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