- Sommet franco-britannique - Déclaration sur la sécurité et la défense

- Sommet franco-britannique / Paris, le 9 juin 2006.

Déclaration sur la sécurité et la défense :

Dans l'esprit du Sommet de Saint-Malo de décembre 1998, la France et le Royaume-Uni réaffirment leur engagement partagé à agir ensemble face aux nouvelles menaces et aux défis qui se posent à eux et à leurs alliés et partenaires en matière de sécurité et de défense. Nous continuerons à œuvrer de concert au renforcement de la capacité et de l'engagement des Européens à contribuer davantage à la paix et à la sécurité internationales et à répondre aux défis de sécurité auxquels ils sont confrontés. Engagement commun dans les opérations de soutien à la paix et développement des capacités européennes demeurent au cœur de nos priorités.

Notre coopération bilatérale sur les porte-avions est un symbole majeur de cet engagement. Il s'agit d'un projet essentiel pour la France, le Royaume-Uni et l'Europe. Les porte-avions constituent une capacité de défense importante qui renforcera notre aptitude à agir. Notre programme de coopération a désormais atteint la phase de définition détaillée qui doit être achevée à la fin de l'année. Il reviendra alors à nos industries de faire des propositions permettant le lancement de programmes en 2007.

I/ Ruvrer ensemble à la stabilité et à la sécurité internationales

1. Dans les Balkans occidentaux, nous devons faire face à des échéances délicates avec la négociation sur le statut final du Kosovo et les évolutions constitutionnelles en Bosnie-Herzégovine. Au Kosovo, la mise en œuvre d'un accord nécessitera la poursuite de l'engagement de la communauté internationale. Nous entendons continuer nos efforts au sein de la force de l'OTAN (KFOR), notamment durant les négociations sur le futur statut du Kosovo, et dans la nouvelle mission Police/Etat de droit de l'Union européenne dotée de moyens robustes. Et, dans l'intérêt de l'avenir de toute la région, nous continuerons d'apporter un soutien résolu au travail du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.

2. En Afrique, nous entendons soutenir les efforts des Africains en vue de prendre en charge leur propre sécurité, notamment en poursuivant, au sein de l'UE et de l'OTAN, notre soutien à la mission de maintien de la paix de l'Union africaine au Darfour (AMIS) et en préparant le transfert de responsabilités aux Nations Unies. C'est également l'esprit de la mise en place en RDC -à la demande des Nations Unies- d'une force militaire en attente de l'UE (EUFOR RDC).

Nous sommes convenus de renforcer notre coopération bilatérale, dans le cadre européen, tout en continuant de soutenir les arrangements existants avec les pays africains et en travaillant côte à côte avec les autres acteurs. Nous devons répondre aux demandes des organisations régionales de sécurité et des pays africains qui souhaitent acquérir leur propre capacité de prévention et de gestion des conflits et réformer leur secteur de sécurité. A titre de première étape, nous avons décidéde soutenir la mise en réseau des écoles africaines de formation militaire.

3. En Afghanistan, nous souhaitons contribuer à la stabilité et à l'autorité du gouvernement en Afghanistan. Dans ce contexte, nous soutenons l'extension de la Force internationale d'assistance à la Sécurité (FIAS) de l'OTAN à travers le pays. A cette fin, nous entendons renforcer nos efforts dans les domainesde la formation de l'armée nationale afghane et de l'appui aux autorités afghanes en matière de lutte contre la drogue.

4. Avec les pays du Proche et du Moyen Orient, nous souhaitons développer nos relations stratégiques et répondre aux besoins de formation qu'ils ont exprimés dans le domaine de la sécurité, en nous appuyant sur les structures locales de formation existantes dans le cadre de coopérations ouvertes aux organisations internationales compétentes. Nous souhaitons intensifier le dialogue et la coopération sur les questions de sécurité entre les Européens et nos partenaires au sein du processus de Barcelone et avec les pays du Golfe. Nous saluons l'investiture du nouveau gouvernement iraquien et travaillerons avec les Nations Unies et l'UE à construire un Iraq prospère, stable et uni.

II/ Développer nos capacités de sécurité et de défense

Au sein de l'Union européenne, nous entendons favoriser une meilleure mobilisation des outils civils et militaires et assurer davantage de cohérence entre les actions menées par la Commission et le Conseil pour répondre aux situations de crise.

Nous nous félicitons à cet égard de la livraison prochaine des installations nécessaires, ainsi que du travail réalisé sur la dotation et l'entraînement des personnels, pour rendre possible l'activation du Centre d'opérations de l'Union européenne, comme nous l'avions proposé avec l'Allemagne en décembre 2003. Il constituera un atout majeur de l'Union. Nous saluons également les efforts engagés à Bruxelles, à la suite du Sommet de Hampton Court, pour améliorer les modalités de réponse coordonnée de l'Union Européenne aux catastrophes naturelles, y compris en permettant la mise en œuvre rapide de capacités militaires en soutien des moyens de réponse civils.

A la suite de l'impulsion donnée à Hampton Court, les moyens financiers disponibles pour la PESC seront significativement augmentés. Nous souhaitons que les règles de financement des opérations militaires de l'UE, qui seront révisées sous présidence finlandaise, contribuent à faciliter le déploiement rapide et la réponse aux catastrophes.

Nous souhaitons également accélérer les travaux en cours sur l'emploi des forces maritimes et aériennes des nations européennes pour des opérations de réaction rapide.

Nous explorerons différentes options pour une large coopération entre les organisations navales, de renseignement et civiles en vue d'assurer une coopération accrue de nos efforts contre le terrorisme, la prolifération et l'immigration illégale.

En matière de recherche et de défense, nous souhaitons que la coopération entre nos deux pays contribue au maintien sur notre territoire des technologies essentielles à notre souveraineté. Nous apporterons également un soutien actif à l'action de l'Agence européenne de défense dans ce domaine.

En nous appuyant sur l'exemple de la coopération sur les porte-avions et sur nos réflexions sur le maintien de capacités industrielles clés dans le domaine des technologies de missiles, nous examinerons les possibilités d'adapter la réglementation des transferts de technologies afin d'améliorer l'efficacité de notre industrie en matière de missiles.

Nous entendons également encourager plus systématiquement les projets de coopération communs. Un travail sur le développement de technologies génériques de base associées aux drônes pourrait fournir une telle opportunité.

Dans cet esprit, nous établirons un groupe de travail de haut niveau composé de représentants des gouvernements et d'industriels français et britanniques afin d'examiner les moyens de développer et de renforcer la coopération existante dans les programmes d'armement. Nous demanderons à ce groupe de faire rapport pour la fin de l'année.

L'Agence européenne de défense doit être un levier pour accroître l'effort de défense européen. Nous entendons soutenir ses activités dans l'ensemble de ses champs de compétence. Dans le domaine des capacités, l'Agence doit accroître sa contribution au travail engagé par les pays européens pour combler leurs lacunes notamment en moyens de transport stratégique, de ravitaillement en vol et de communications. Dans le domaine de la recherche et technologie, l'Agence doit encourager les Etats européens à accroître leurs efforts, en identifiant des projets communs. La France et le Royaume-Uni ont déjà apporté à l'Agence leur projet de radar compact et souhaitent, le moment venu, lui confier leurs travaux sur les technologies de véhicules blindés. Enfin, dans le domaine du marché de l'armement, le code de conduite sur les acquisitions de défense est un premier pas pour renforcer la base industrielle et de technologie de défense en Europe.

Afin de renforcer les moyens européens en matière de transport stratégique, nous appuyons les travaux en cours, au sein de l'UE comme de l'OTAN. Dans ce domaine, il revient, en premier lieu, aux Etats de disposer des capacités nécessaires pour conduire des opérations nationales mais aussi contribuer aux opérations de l'UE, de l'OTAN et des Nations Unies.

Par la même occasion, à l'OTAN, nous travaillons ensemble à la transformation de l'Alliance pour répondre aux défis du 21ème siècle. Nous réaffirmons notre conviction qu'une PESD forte est dans l'intérêt de la relation transatlantique. Nous nous sommes engagés à renforcer les capacités de l'Alliance, y compris par notre contribution à la Force de réaction rapide de l'OTAN. Ceci sera discuté au sommet de Riga en novembre, à l'occasion duquel seront fixées des orientations capacitaires pour l'Alliance.





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