Discours de M. Denis SASSOU-NGUESSO, Président de la République du Congo, Président en exercice de l'Union Africaine à l'occasion de la conférence de Paris sur les financements innovants du développement.

Discours de M. Denis SASSOU-NGUESSO, Président de la République du Congo, Président en exercice de l'Union Africaine à l'occasion de la conférence de Paris sur les financements innovants du développement.


Paris, le 28 février 2006

Monsieur le Président de la République Française,
Monsieur le Président de la République du Mali,
Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies,
Mesdames, messieurs,


En se réunissant à New York, au mois de septembre de l'année dernière, afin d'évaluer à mi-parcours, les Objectifs du Millénaire pour le Développement, les dirigeants du monde ont donné la preuve de leur préoccupation à agir ensemble pour éradiquer la misère et la pauvreté.

II a été reconnu, à cette occasion, que globalement les efforts déployés sont insuffisants et que le système traditionnel, dominé par des aides publiques, a montré ses limites au regard des enjeux et défis actuels, notamment sur le continent africain où les populations, tragiquement confrontées à des problèmes de survie, d' un autre âge continuent d'espérer.

En effet, c'est d'un minimum de soixante-dix (70) milliards de dollars supplémentaires que les pays en développement ont besoin, chaque année, pour atteindre d'ici 2015, les Objectifs du Millénaire pour le Développement. II y a donc nécessité d'aller vers d'autres initiatives et d'autres options mobilisatrices de ressources. Elles sont certainement nombreuses. II convient d'en systématiser la recherche. Dans ce domaine, ce sont les idées qui manquent le moins. Seule la volonté politique pourrait faire défaut. Nous espérons que les ministres et les experts réunis à Paris sur votre invitation, Monsieur le Président, nous feront des suggestions judicieuses et praticables.

Excellences, Mesdames, Messieurs,

Le drame de l'économie africaine avait déjà été souligné dès 1986, et avait occupé le centre des débats internationaux. II faut donc éviter de faire de cette tribune un autre rendez-vous manqué après celui qui avait engagé l'Afrique pour cinq années (1986-1991) dans un partenariat avec la Communauté Internationale, à travers le Programme des Nations Unies pour le redressement économique de l'Afrique (PANUREDA).
L'Afrique, vous vou en doutez, attend beaucoup de la Conférence de paris sur les financements innovants du développement. Elle espère d'elle des propositions concrètes et rapidement applicables.

Elle attend des solutions originales, susceptibles de donner plus d'ampleur à l'action internationale de lutte contre la pauvreté que vous avez engagée par le projet pilote de "contribution de solidarité sur les billets d'avion "en faveur d'un développement global et durable. En adoptant la déclaration de New York sur les sources innovantes de financement, certains gouvernants ont reconnu par là même qu'il fallait, désormais, agir autrement que par des voies et moyens traditionnels.


Monsieur le Président,

Dans cette prospection de moyens alternatifs et additionnels, l'Afrique a salué, l'Afrique salue avec enthousiasme l'idée généreuse que vous avez eue, avec le Président Lula Da SYLVA et vos partenaires de la première heure, de promouvoir des financements innovants du développement. L'Afrique se félicite de l'évolution heureuse de cette initiative et, surtout, de la place de choix qu'elle a prise aujourd'hui parmi les grands défis de l'humanité. Par le consensus qu'elle est en train de susciter au sein de la Communauté Internationale, cette quête nouvelle d'appui au développement constitue, à nos yeux, une flamme susceptible de rallumer quelques espérances.

C'est votre grand mérite.


Oui, Monsieur le Président, le mérite vous revient d'avoir compris que les schémas traditionnels de financement du développement avaient atteint leurs limites ; que l'aide publique au développement, fluctuante parce qu'assujettie aux contraintes budgétaires des pays donateurs, était presque frappée de sclérose.
Vous l'avez compris et avez décidé d'agir, d'agir dans le bon sens en complétant et en renforçant les méthodes traditionnelles, à travers l'instauration de nouveaux mécanismes de financement du développement, en l'occurrence par des contributions internationales de solidarité, sources innovantes de financement plus stables, plus prévisibles, plus efficaces.

Vous avez compris et décidé que les contributions internationales de solidarité devraient être alimentées par les nouvelles richesses créées par la mondialisation. C `est une bonne chose de constater l'interdépendance entre les peuples et les nations, mais il faut introduire une dimension éthique dans la mondialisation celle de la solidarité.


Monsieur le Président,

Dans la recherche des sources innovantes et additionnelles, vous avez décidé d'expérimenter, en France, la première contribution internationale de solidarité, la contribution des billets d'avion. Cet acte exemplaire, traduit votre détermination et celle de la France à soutenir nos pays et à les accompagner concrètement dans leurs efforts de développement. Le Congo adhère à cette initiative et, dans le cadre de mon mandat à la présidence de l'Union Africaine, je m'engage à la promouvoir et à oeuvrer à dissiper les résistance et les hésitations éventuelles.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

L'estimation financière annuelle de l'application de la contribution sur les billets d'avion, au plan mondial, est d'une dizaine de milliards d'euros. le chemin est donc encore long. D'autres pistes pourraient être explorées telle une taxation sur les armes de guerre ou sur les transactions financières internationales, etc... L'Afrique espère des ressources supplémentaires pour lui permettre, avec l'aide de la Communauté Internationale, d'acquérir des médicaments contre le VIH/SIDA, la Tuberculose et le Paludisme, de financer son programme global de développement approuvé par tous : le NEPAD.

Monsieur le Président,

Votre initiative, louable à tous égards, est nécessaire au progrès de l'Humanité. Elle a le soutien de l'Afrique qui entend prendre pleinement sa part dans le mécanisme de suivi, notamment dans l'appréciation des politiques d'impulsion de toutes les initiatives visant la mise en oeuvre effective des financements innovants.
En vous priant, Monsieur le Président, d'accepter les remerciements sincères et le vibrant hommage de l'Afrique et du Congo, je souhaite à vos assises, un succès éclatant.

Vive la solidarité internationale Je vous remercie.






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