Déclaration franco-grecque sur la politique européenne de sécurité et de défense.

Déclaration conjointe franco-grecque sur la politique européenne de sécurité et de défense adoptée à l'issue de l'entretien entre M. Jacques CHIRAC, Président de la République, et M. Costas CARAMANLIS, Premier ministre grec.

Palais de l'Elysée, Paris, le vendredi 23 septembre 2005.

Pendant près de deux siècles, la Grèce et la France ont fait face ensemble aux crises, défis et menaces qui mettent en péril la sécurité européenne et mondiale. Aujourd'hui, les deux pays réaffirment leur volonté de continuer a œuvrer avec l'ensemble des partenaires qui le souhaitent à l'édification d'une Europe politique capable de s'exprimer d'une même voix sur la scène internationale, d'une Europe dotée des capacités miliaires nécessaires à sa crédibilité politique. Ils souhaitent répondre ainsi aux attentes de leurs citoyens désireux de voir l'Union s'engager résolument au service de la paix en Europe et dans le monde, contribuant ainsi à leur sécurité. Une Europe forte contribuera à donner à l'Alliance Atlantique, qui demeure le fondement de la défense collective, une nouvelle vitalité et renforcera ainsi le lien transatlantique.

Dans cet esprit, nos pays soutiennent l'engagement résolu de l'Union européenne au service de la paix dans les Balkans, en Afrique ou plus récemment dans la province indonésienne d'ACEH et attachent la plus grande importance au renforcement des moyens collectifs de l'Union. Ils appellent de leurs voeux la mise en place au plus vite du Centre d'opérations de l'Union européenne destiné à planifier et conduire des opérations autonomes de type "Artémis".

La France et la Grèce soulignent l'importance politique et opérationnelle des forces multinationales européennes pour faire progresser l'Europe de la Défense. La France soutient sans réserve l'adhésion de la Grèce aux Euroforces et souhaite que celle-ci soit effective au plus vite. Nos pays relèvent également l'importance des groupements tactiques européens pour permettre à l'Union européenne de disposer d'une capacité militaire de réaction rapide.

L'Union européenne doit aussi améliorer sa capacité à répondre dans l'urgence aux catastrophes qui frappent les populations civiles. La France soutient les propositions grecques visant à renforcer les capacités européennes civiles et militaires de réaction rapide dans ce domaine et nos pays souhaitent que celles-ci fassent l'objet de discussions approfondies au sein de l'Union européenne.

Pour donner à l'Union une capacité propre d'appréciation de situation, nos pays poursuivront le renforcement de leur coopération, notamment autour du programme Hélios, dans le domaine des satellites d'observation de la terre. Notre participation, aux côtés d'autres partenaires de l'Union, au programme de démonstrateur de drone de combat traduit également la volonté de la Grèce et de la France de maintenir et renforcer dans le futur l'autonomie européenne en matière d'aéronautique de défense.


Nos deux pays soulignent leur volonté de poursuivre leur coopération traditionnelle dans tous les domaines de l'industrie et des équipements de défense, où il y a toutes les conditions pour promouvoir et renforcer encore plus les relations bilatérales déjà excellentes. Dans ce contexte, la Grèce et la France souhaitent développer une coopération forte dans le domaine naval.

Dans l'esprit de l'objectif global d'Helsinki, et pour répondre aux besoins en équipements militaires de leurs armées, nos pays entendent privilégier la voie de la coopération européenne dans les politiques d'acquisition et de transferts de technologie concourant au renforcement de l'Industrie européenne de défense. Ils appuient les initiatives et actions de l'Agence européenne de défense afin de promouvoir les programmes en coopération. A cet égard, ils souhaitent également que l'Agence européenne de défense se voie confier un véritable budget de recherche et de développement et qu'elle assure la responsabilité de projets concrets, par exemple le projet de drones ou de flottes d'avions ravitailleurs.

Afin de renforcer les capacités de projection de l'Union européenne, nos deux pays soutiennent l'Approche globale de la déployabilité visant à optimiser les structures multinationales spécialisées dans le transport stratégique aérien, maritime ou terrestre. Ils soulignent à cet égard le potentiel offert par le centre d'Athènes pour la coordination du transport naval. Ils soutiennent également la création d'un capacité européenne navale de réaction rapide, en s'appuyant notamment sur le concept EUMARC (European Union Maritime Reaction Capability).

Afin d'œuvrer plus efficacement ensemble à la mise en place des outils nécessaires à la politique de défense de l'Union et de renforcer leur concertation sur les questions de sécurité et de défense, la Grèce et la France ont décidé de prévoir une rencontre annuelle des directeurs des affaires politiques, au minimum tous les six mois, des directeurs des affaires stratégiques des Ministères des Affaires étrangères et de la Défense. Elles ont également décidé de procéder à des échanges de personnels pleinement insérés entre leurs ministères des Affaires étrangères et de la Défense.

La Grèce et la France ont également convenu de renforcer leur coopération dans le domaine de la formation de leurs officiers. S'agissant de celle de leurs pilotes de chasse, nos pays participent à la réflexion sur le programme AEJPT (ADVANCED EUROPEAN JET PILOT TRAINING). Dans cette perspective, ils ont convenu de renforcer leur coopération.

Dans le domaine de la formation à la mer des officiers de marine, la Grèce et la France ont décidé d'examiner ensemble le projet de navire école européen, ou de groupe de navires écoles européens.

Les ministres de la défense ont été chargés de mettre en œuvre les orientations de la présente déclaration.






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