Extrait de la conférence de presse du 2 juin 2003 à l'issue de la première journée du Sommet du G8.

Extrait de la conférence de presse de M. Jacques Chirac, Président de la République à l'issue de la première journée du Sommet du G8

Evian-Les-Bains, France le 2 juin 2003

QUESTION - La rencontre du G8 intervient au lendemain des violents séismes qui ont frappé l'Algérie. La France a fait preuve d'une grande solidarité dans cette épreuve. Est-ce que l'on peut dire, d'une part, que le G8 a été l'occasion de prolonger concrètement cette solidarité, cette fraternité, et, d'autre part, que votre volonté de développer ce lien étroit qui vous a toujours unis à l'Algérie a en partie motivé votre désir d'avoir à vos côtés, lors de ce G8, les pays émergents et en développement ?

LE PRESIDENT - Alors, tout d'abord, c'est vrai que ce G8 aura été marqué par le drame qui s'est abattu sur l'Algérie, avec ces séismes répétés et les conséquences sur le peuple algérien. Les morts, les blessés, les destructions ...

C'est vrai que nous avons bien ressenti la chaleur des sentiments exprimés par tous les membres, non pas du G8, mais des 21 qui étaient là dimanche, c'est-à-dire le dialogue élargi. Tous sont intervenus et tous l'ont fait dans des termes qui ne laissaient percer aucune ambiguité. Ce n'était pas des termes diplomatiques. C'était à l'évidence des propos qui venaient du coeur, je tiens à le dire.

Et je dois dire que nous avons entendu à ce sujet, puisque j'ai tenu à lui donner en premier la parole, le Président BOUTEFLIKA qui a fait une intervention extraordinairement émouvante, extraordinairement émouvante, et reçue comme telle. On sentait l'émotion dans les yeux des participants.

Alors, une chose, naturellement, est d'affirmer sa solidarité par les paroles, une autre chose est de l'affirmer par les actes. Sur ce deuxième point, comme vous le savez, la plupart des pays ont manifesté leur solidarité à l'égard de l'Algérie, en fonction des besoins exprimés parce qu'il faut aussi tenir compte de la gestion d'une situation dramatique qui surprend tout le monde. Cela a été bien conduit. Ça, c'était, je dirais, la réaction humanitaire, la solidarité que l'on doit à un ami qui souffre.

De façon plus substantielle, ce drame est un coup dur porté au développement de l'Algérie et ce coup dur requiert également la solidarité internationale, indépendamment de l'humanitaire, à plus long terme. C'est la raison pour laquelle nous avons demandé à nos ministres des Finances, alors là il s'agit du G8, c'est une décision que nous avons prise tout à l'heure, ou confirmé tout à l'heure, de se mettre tout de suite en rapport pour nous faire, dans un mois maximum, ce qui selon les procédures gouvernementales est très rapide, vous l'admettrez, les propositions concrètes sous les diverses formes nécessaires pour apporter une aide sur le moyen ou le long terme à l'Algérie pour compenser le choc qui l'a traumatisée.

Alors, cette aide peut prendre diverses formes qui ne peuvent pas être improvisées, qui demandent à être étudiées et qui touchent les aides au développement, qui touchent les investissements, qui touchent la dette sous forme de conversion ou d'annulation. Enfin, bref, les techniciens connaissent ces méthodes. Et, donc, nous avons décidé que, dans un délai maximum d'un mois, les ministres des Finances feraient au G8 des propositions, en accord bien entendu et en liaison étroite avec les autorités algériennes, pour apporter une solidarité à moyen terme au-delà de la solidarité humanitaire à l'Algérie blessée.

Quant à moi, je souhaite, vous le savez, depuis toujours, le renforcement des liens humains, économiques, sociaux, culturels avec l'Algérie. Ce renforcement s'opère et je m'en réjouis beaucoup. Nous avons eu des divergences de vues, la page est tournée et, maintenant, la solidarité s'impose entre les deux rives de la Méditerranée, entre l'Algérie et la France. Et nous ferons tout pour ce qui nous concerne, je sais que c'est aussi la conviction des autorités algériennes, pour renforcer ce lien qui ne peut être que fraternel entre nos deux pays.





.
dépêches AFPD3 rss bottomD4 | Dernière version de cette page : 2005-02-23 | Ecrire au webmestre | Informations légales et éditoriales | Accessibilité