Extrait de la conférence de presse du Président de la République à l'issue du sommet d'Evian

03.06.2003 : Extrait de la conférence de presse du Président de la République à l'issue du sommet d'Evian

Palais de l'Elysée - lundi 1 décembre 2003

QUESTION - Monsieur le Président, vous aviez souhaité faire de la santé et de l'accès aux médicaments essentiels l'un des grands thèmes de ce G8. Les projets de déclarations françaises étaient vraiment forts, du point de vue des ONG. Or la déclaration qui est sortie, hier, est une déclaration assez faible, avec très peu d'engagements précis. Vous avez signalé les engagements pour le Sida, par exemple, mais Kofi ANNAN, il y a deux ans, avait estimé les besoins nécessaires à 10 milliards de dollars annuels. On est donc loin du compte. Au total, cette déclaration ressemble beaucoup plus à la contre-proposition américaine qu'à la première proposition française. Est-ce que cette déclaration n'est pas une victime de la normalisation des relations franco-américaines ?
LE PRESIDENT - Un : chacun a conscience du fait que la lutte contre la pandémie du Sida est devenue un objectif prioritaire et mondial. Pour des raisons humaines, cela va de soi, ce n'est pas la peine de les souligner, mais également pour des raisons d'équilibre du monde. Et, en particulier, il faut bien le reconnaître, parmi les pays les plus touchés, se trouvent les pays africains qui, s'ils ne sont pas d'urgence aidés à mettre en oeuvre une véritable politique de lutte contre le Sida, eh bien, les conséquences seront dramatiques pour eux et pour le monde. C'est donc moralement et politiquement inacceptable. A partir de là, je persiste à rendre hommage à l'initiative américaine.
Il faut voir maintenant comment elle va se traduire dans les faits, naturellement, puisque je crois qu'il faut que les choses soient votées par le Congrès chaque année. Mais l'initiative présentée par le Président BUSH est une initiative tout de même très substantielle, 15 milliards de dollars, si tel est bien le cas, en 5 ans. C'est quand même un pas en avant considérable.
Cela, si j'ose dire, a incité l'Europe à suivre, à relever le défi. Ce que je souhaite, c'est que l'Europe, non seulement le relève, mais donne l'exemple. Ce n'est pas parce que les Américains ont pris une très bonne décision que nous devons simplement faire la même chose. Nous devons donner l'exemple. C'est ce que j'ai proposé pour notre sommet de Thessalonique. Je ne peux pas vous dire, car je ne suis pas seul, ce que décidera le sommet de Thessalonique. J'espère que nous pourrons être à notre tour, dans ce domaine, exemplaires. Et puis il y a, si j'ose dire, le troisième tiers. Mais les échos que nous avons d'un certain nombre de grands pays, à commencer par le Japon, et d'autres, la Russie, sont tout de même assez positifs dans l'idée d'apporter le troisième tiers de l'effort global.
Alors, voilà quelle est notre ambition. Est-ce qu'elle sera couronnée de succès même si elle peut paraître encore insuffisante ? Je ne peux pas vous le garantir mais nous sommes, en tous les cas, pour ce qui me concerne, je le suis, tout à fait déterminés.
Voilà, il ne faut pas pour autant oublier les autres pandémies, c'est le rôle du Fonds, et un certain nombre de maladies que l'on néglige et qui méritent aussi que soient mis en oeuvre des moyens, que ce soit les maladies dites négligées, mais qui hélas ne sont pas négligeables pour ceux qui en sont atteints, et d'autre part l'éradication de la poliomyélite, là où elle existe encore, je pense à certaines régions de l'Inde ou du Nigeria.





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