Entrée en vigueur de la Cour Pénale Internationale ( page 5/5 )

14.02.2000 : extraits des réponses du Président de la République à des questions de jeunes du monde entier publiées dans l'ouvrage "Millenarium, quel avenir pour l'humanité ?" éd. R. Laffont.

- lundi 1 juillet 2002

Question : Certains Chefs d'Etat comme certains groupes terroristes prennent des populations en otage. Comment se fait-il que l'on accepte de négocier avec les premiers alors qu'on refuse de le faire avec les seconds ?

Le Président : Le terrorisme est inacceptable. Sous toutes ses formes. Négocier avec des terroristes, c'est une abdication, un engrenage délétère. Contre le terrorisme, l'Etat doit impérativement agir dans le cadre de la loi et du droit. Ce principe est vrai pour la vie internationale aussi bien que pour la vie nationale. C'est la raison pour laquelle nous construisons un système mondial de lutte contre ce fléau, destiné à définir les obligations réciproques et les droits de tous les Etats dans leurs actions à l'encontre de ceux qui commettent des attentats, de ceux qui les financent ou de ceux qui les protègent. Il ne doit y avoir aucun havre de paix pour les terroristes.
Dans certains cas, nous avons eu recours à des moyens exceptionnels pour pallier les insuffisances d'un droit international en gestation. Ainsi, à la suite d'attentats meurtriers contre des avions des compagnies PANAM en 1988 et UTA en 1989, le Conseil de sécurité des Nations unies avait imposé en 1992 des sanctions contre la Libye. Les autorités libyennes ont fini par accepter les procédures judiciaires engagées contre les suspects.
C'est la preuve de la supériorité de l'approche légaliste par rapport aux tentations de la négociation ou du recours unilatéral à la force.
Votre question fait aussi allusion à un autre phénomène : que faire contre des Etats qui se livrent à des violations massives du droit humanitaire ou des droits de l'homme ?
Un très grand progrès vient d'être accompli en juillet 1998 à Rome, avec la conclusion de la négociation du statut de la Cour pénale internationale.
Bientôt, elle sera à pied d'oeuvre. Alors, plus aucun chef d'Etat ou de gouvernement, plus aucun responsable militaire ne pourra commettre impunément ces crimes qui bouleversent la conscience de l'humanité.
Pour ce qui me concerne, je suis déterminé à ce qu'en Europe il ne soit plus jamais possible de " prendre des populations en otage ". Voyez comment nous avons agi pour mettre fin à la scandaleuse épuration ethnique qu'avait entamée Milosevic au Kosovo et pour engager la pacification durable des Balkans.
Ma conviction, c'est que l'époque où les Etats pouvaient tout se permettre, au nom de leur souveraineté, est révolue. Nous assistons à la naissance d'une conscience universelle, d'une nouvelle société internationale qui fixe les droits et les devoirs des Etats. C'est un processus long et complexe.
C'est un très grand progrès dans la construction d'un monde pacifique et démocratique.





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